Nice : deux ans ferme après un coup de couteau
Le sort d’une affaire judiciaire et d’un prévenu se joue parfois à quelques centimètres près. Le coup de couteau reçu par Vanessa, à 3 heures du matin, rue de Villeneuve à Nice, le 23 février 2017, aurait pu se révéler mortel et son auteur renvoyé, malgré son jeune âge, devant une cour d’assises. Par chance, la jeune fille, qui avait eu la force de parcourir 200 m avant de s’écrouler au niveau du 19 rue Trachel, s’est remise de ses blessures. Edmilson Cabral, 21 ans, comparaît pour des violences avec arme devant le tribunal correctionnel de Nice. Il explique que ses relations avec Vanessa étaient émaillées de disputes et d’injures. «On se prend la tête souvent», admet celui, qui a été mis en examen au début de cette affaire, pour tentative de meurtre. La justice s’est radoucie au fil de l’enquête en requalifiant les faits de «violences avec arme.» C’était à 2h40 du matin, dans la nuit du 22 au 23 février 2017. Ce coup de couteau apparaît comme le point d’orgue d’enfantillages entre deux jeunes immatures. Il répond peutêtre à une précédente agression. Le frère de Vanessa s’était battu en discothèque avec Edmilson Cabral, une semaine auparavant et lui avait porté un coup de couteau au bras. Vanessa a-t-elle subi la vengeance d’Edmilson ? «Qu’est-ce que vous vous reprochiez cette nuit-là, pour résumer ? », questionne la président Anne Vincent, perdue par les louvoiements du prévenu. «Oui… Elle a un reçu un coup de couteau. Ce n’était pas volontaire. Je n’ai pas eu l’intention de faire ça », répond le jeune homme.
« Ma cliente a peur »
Son conseil, Me Pascal de Souza, insiste : « Quel est aujourd’hui votre état d’esprit ?» « Je suis désolé. Je ne voulais pas en arriver là. » Tout semble se mêler dans la tête de l’agresseur. Cette rancune envers celui qui l’a agressé à la sortie d’une discothèque, peu de temps auparavant, sa mésentente avec celle qu’il dit pourtant aimer. La réalité brutale est rappelée par Me Alexandra Morel, avocat de la partie civile : « Ma cliente a peur. Et les images de vidéosurveillance permettent de suivre seconde par seconde le déroulement des faits. »Cabral avait déjà eu des accès de violence à l’encontre de sa compagne. « Il y a une attente, un guetapens, souligne le procureur à l’entame de son réquisitoire. Je ne comprends pas les tergiversations de Monsieur. Sa fuite est la signature de son forfait. Va-t-il porter secours à Madame ? Va-t-il alerter les secours ? Il ne veut pas assumer les faits et c’est regrettable après plus d’un an de détention provisoire, dommageable au regard de son avenir.» Cabral, qui a deux mentions sur son casier encourt cinq ans de prison. Le parquet en réclame trois. « C’est un dossier qui m’interpelle. Je n’arrive pas à savoir ce qui s’est réellement passé » plaide Me Pascal De Souza. Le tribunal correctionnel a reconnu coupable le jeune agresseur et l’a condamné à deux ans de prison. Le jeune homme reste pour l’instant en détention.