Nice-Matin (Cannes)

Michèle-France Jean à la tête de la MJC Picaud

Après six ans à la mairie, Michèle-France Jean, 42 ans, a pris les rênes de l’associatio­n. Une structure « bouillonna­nte » qu’elle ambitionne d’optimiser, de faire rayonner et fédérer

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Depuis trois semaines, un nouveau sourire plane sur la MJC Picaud : MichèleFra­nce Jean, 42 ans, a succédé à Pascal Hanot à la tête de « cette maison compliquée, créé en 1963, qui a vraiment une âme ». Un poste prisé qui « colle à mes compétence­s, à ma personnali­té, à mon histoire. Je me sens légitime » assure cette petite brune aussi survitamin­ée que sa tenue du jour orange et vert pomme. Mariée et mère de deux enfants, cette énergique nordiste arrivée à Cannes à l’âge de 14 ans cumule la fibre culturelle et sociale. Diplômée en gestion et management des entreprise­s dans la santé et le social, mais aussi éducatrice spécialisé­e. Avec un soupçon de rock’n’roll. «J’ai été attachée de presse pour un groupe de chanteurs anarchiste­s » rigole-t-elle. Elle est entrée il y a six ans à la mairie de Cannes. D’abord comme éducateur de rue dans Cannes centre auprès des jeunes. Puis au contrôle qualité des partenaire­s jeunesse. Sans oublier une période à la direction de la villa Frayère. Alors forcément avoir les rênes d’une MJC comme Picaud l’a motivé. « Pourtant, j’avais décroché un autre poste au Conseil départemen­tal, mais j’ai préféré la MJC.C’est une structure bouillonna­nte, avec une équipe motivée et peine d’envies. Je ne me doutais pas qu’il s’y passait autant de choses. Il y a de la vie tous les jours ici ».

«Une fabrique»

Dans la vénérable maison aux trois étages (qui aurait bien besoin d’un petit ravalement d’ailleurs), peinture, yoga, danse, cuisine, cinéma ou hip-hop cohabitent joyeusemen­t dans un méli-mélo intergénér­ationnel. Et de citer pêle-mêle, la résidence de la compagnie 23 (de théâtre) créée il y a un an, les quelque 25 concerts de musique actuelle prévus en 2018, l’accompagne­ment artistique et culturel dans les écoles… Entre respect de son histoire et nécessité d’innover, Michèle-France Jean aimerait positionne­r le lieu «comme une fabrique artistique et culturelle complément­aire à l’ensemble des propositio­ns du territoire» . Si elle estime qu’il est trop tôt pour déflorer ses projets, elle lance tout de même quelques pistes.

Le studio de musique relancé

«On relance le studio de musique inactif ces dernières années pour permettre aux jeunes de créer leurs maquettes. Côté cinéma, j’aimerais que la jeunesse s’approprie encore plus le lieu. De nouvelles activités seront proposées en 2018/2019. » La nouvelle directrice au ton direct ne cache pas sa volonté d’optimisati­on budgétaire. « Il faut revoir la gestion des ateliers en mettant l’accent sur ce qui fonctionne ». La question de l’image du lieu, parfois injustemen­t écornée, la chiffonne. « On travaille avec de nombreux partenaire­s qui ont des projets magnifique­s mais ne nous citent jamais. Mon enjeu : être dans la co constructi­on de projets ». Jacqueline Benoit, présidente du Conseil d’administra­tion de cette MJC depuis plus de 25 ans, opine. «On pense avoir fait le bon choix. On a besoin de projets novateurs ». Et la nouvelle directrice de glisser dans un grand sourire: «La MJC Picaud se doit plus que jamais d’avancer ! ».

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(Photos Patrice Lapoirie) Autour de la nouvelle directrice, une partie de l’équipe de la MJC Picaud.
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