Nice-Matin (Cannes)

RUGBY ROG : une finale pour le maintien

- FRÉDÉRIC WROBEL ROMAIN BOISAUBERT

Le derby azuréen a tenu toutes ses promesses. Dès l’entame, Khazri lance sur le côté gauche Tahtouh qui décoche un bon tir, mais Portets est vigilant. Le ton est donné. Et le VSJB est rapidement récompensé. Silvestri dépose le ballon sur la tête d’Astier, qui, de la tête, ne laisse aucune chance au gardien cannois (1-0, 17’). Cannes va vite revenir à hauteur de son adversaire, juste trois minutes après. Guelade prend la défense locale de vitesse, mais il est déséquilib­ré par Blois. C’est le penalty indiscutab­le. Mandrichi ne se fait pas prier pour égaliser (1-1, 20’). Cela ne perturbe pas les locaux qui vont rapidement reprendre la main. Le capitaine Tahtouh dribble le gardien cannois et inscrit le deuxième but des siens dans le but vide (2-1, 30’). Ce sera le score à la pause.

Superbe période

Le second acte sera très vivant et agréable à suivre. Les deux formations se rendent coups pour coups. Le ballon va d’un camp à l’autre, et les occasions s’enchaînent. Il ne manque que les buts. Dans ce derby joué dans un excellent esprit sportif, sur un rythme élevé, les locaux vont tripler la mise en fin de partie par leur remplaçant Sébastien Gignoli, à point nommé pour reprendre un centre au second poteau de Pastor (3-1, 90’+1). Un score logique qui fait largement l’affaire des Berlugans dans leur quête du maintien. Stéphane Martino (entraîneur du VSJB) : « La victoire est méritée. Je félicite tout le groupe car ce n’était pas évident pour composer une équipe avec tous nos absents. Je retiendrai la performanc­e tactique et physique de tous et notre état d’esprit irréprocha­ble.» Michaël Marsiglia (entraîneur de Cannes) : «Villefranc­he a mérité sa victoire. Même si, par moments, nous avons montré de belles choses, cela n’est pas suffisant. Quand on n’a pas les fondamenta­ux, dans l’envie, la déterminat­ion, ça devient vite compliqué.» Souvenez-vous. C’était le 21 janvier dernier. Dans le froid mais sous le soleil, le Rugby Olympique de Grasse s’offrait un succès capital dans sa course au maintien face à Céret (29-14). Une victoire pleine d’espoir, synonyme de nouveau départ après quatre revers consécutif­s. Mais depuis, si le ROG a beaucoup voyagé, à Vienne, Mâcon ou La Seyne, les Grassois n’ont plus foulé leur pelouse, la faute au report contre Villeurban­ne, puis aux intempérie­s face à Dijon. « C’est un plaisir et un soulagemen­t de retrouver notre terrain, clame le trois-quarts aile, Bonnet-Gonnet. Cela fait tellement longtemps que l’on n’a pas joué à Perdigon… »

« On a le couteau sous la gorge »

Et cet après-midi, pour se défaire du mal classé mais déroutant Agde, capable de faire déjouer et de renverser toutes les équipes de la poule, le ROG aura grandement besoin de ses repères et de son public. « On peut parler de finale,

(e confesse Damien Vacher, la voix posée. On a le couteau sous la gorge, mais eux aussi. S’ils perdent, ils descendent », résume l’entraîneur. De nouveau plongés dans une situation délicate au classement, les Grassois, derniers, n’ont pas d’autres choix que de l’emporter, sur leur terre, pour définitive­ment enfoncer Agde et se donner un peu d’air. Emmené par un quatuor de leaders, Bonnet-Gonnet, Cazaux, Tivoli, Barberis, bien décidés à montrer l’exemple, (« je compte sur eux pour qu’ils tirent le groupe vers le haut », dixit le coach), le ROG entend s’appuyer sur ses points forts, la conquête et le mouvement, pour déstabilis­er son principal concurrent direct et fêter de la meilleure des manières ses retrouvail­les avec Perdigon, son arène, prête à rugir de nouveau.

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(Photo F. W.) Le Berlugan Astier s’arrache devant le Cannois Dutto.

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