FOOTGOLF Un sport qui fait son trou Questions à A la conquête de Marrakech !
Arrivé en 2013 dans l’Hexagone, la discipline ne cesse de se développer. A l’occasion d’une initiation au Club Med d’Opio, nous sommes allés tester. Avec plus ou moins de réussite David Thomas et Fabien Viano, vice-champions d’Europe avec la France
Fairway, green et même bunker, l’âme du golfeur se réveille à l’heure de poser le pied sur le parcours. Pour l’occasion pourtant, les drivers et les putters ont été mis au placard et laissent place au ballon rond. Un ballon qu’il faudra chouchouter pour réaliser le moins de coups possibles sur le parcours à cinq trous. « En plus de la qualité de frappe, il faut avoir un bon mental », prévient Fabien Viano, vice-champion d’Europe et coach particulier pour l’après-midi. Sur une ligne large de deux mètres, le départ est donné. Devant nous, un drapeau situé à une cinquantaine de mètres et un par 3 à réaliser -trois coups pour mettre la balle dans le trou-. La première frappe n’est malheureusement pas bien dosée… Avec la vitesse que prend le ballon, sa course semble interminable et finalement, ce dernier se retrouve assez loin du drapeau. Un coup pour rien.
Rester concentré jusqu’au bout
L’autre conseil de Fabien Viano Les coprésidents du Nice Footgolf Club ont créé l’association niçoise en . David Thomas a terminé e du championnat français la saison dernière alors que son coéquipier et ami, Fabien Viano, a terminé e. Les deux passionnés ont par conséquent été sélectionnés pour l’Euro en septembre dernier à Paris. Auteurs d’un superbe parcours, ils se sont finalement inclinés contre l’Angleterre en finale. Une déception pour les deux hommes mais surtout une motivation pour ceux qui, accompagnés de leur coéquipier de club Romain Lasalle, pourraient faire encore mieux en décembre prochain, à l’occasion de la Coupe du Monde à Marrakech.
Pourquoi avoir créé un club de footgolf ?
David Thomas : On a découvert ça sur les réseaux sociaux. Ca nous a plu et, avec l’aide de la fédération (ndlr : l’AFFG), nous avons créé le Nice Footgolf Club. Fabien Viano : Effectivement, nous étions deux, trois copains à la base et rapidement, nous avions envie d’évoluer. prend alors tout son sens : « Plutôt que de tenter un tir exceptionnel, mieux vaut placer son ballon afin de se mettre dans les bonnes dispositions pour le coup d’après. » Effectivement, la stratégie est payante, et la deuxième frappe nous rapproche considérablement du trou en question. Ne reste plus qu’à conclure à quelques mètres
En quoi ce sport est-il addictif ?
D. T. : C’est une drogue… Le jeu en lui-même est ‘’ouf’’ ! Le foot a toujours été, pour moi, un sport collectif mais désormais il devient individuel. C’est toi et ton ballon. F. V. : Un mec qui aime le ballon quand il en fait la première fois, il est obligé d’aimer. Le cadre est magnifique. Tu retrouves le plaisir de taper dans la balle mais avec une ambiance totalement différente.
Votre club a terminé e la saison dernière, bis repetita cette saison ?
D. T. : Oui, et pourquoi pas faire mieux. Nous avons de nouveaux joueurs et on aimerait bien jouer les premiers rôles dans ce championnat qui est le meilleur au monde actuellement. Nous cherchons avant tout à développer ce sport dans la région. En plus du golf de Saint-Donat, nous pourrons désormais nous entraîner à Opio, c’est une bonne chose. F. V. : Nous sommes en constante progression mais ça reste un sport où les coûts sont nombreux. On a besoin de sponsors pour pouvoir aller à plusieurs sur les nombreuses étapes qui s’offrent à nous. Si c’est le cas alors oui, nous pourrons viser encore plus haut.
Vous êtes tout de même trois Niçois potentiels à pouvoir défendre les couleurs françaises à la coupe du Monde. Quel sera l’objectif ?
du drapeau. Le plat du pied fait office de putter… c’est dedans, par ! Les trous s’enchaînent alors les uns après les autres et, avant de s’élancer sur le dernier (un par 5), notre carte est à zéro. La distance entre le départ et le drapeau est tout de même bien plus conséquente, il s’agit donc de frapper fort pour s’en rapprocher au maximum. Notre tir est complètement dévissé et prend la mauvaise direction. Nous nous retrouvons derrière une bosse, en contrebas du drapeau. Rien d’insurmontable cependant puisqu’il suffit de remonter cet obstacle pour de nouveau être dans la bonne direction mais là encore, le coup est raté et les chances de faire un bon score s’amenuisent. Un troisième, un quatrième et même un cinquième tir, toujours loin du trou. La partie peut rapidement être gâchée, il faut limiter la casse. Trois derniers coups sont nécessaires pour, enfin, atteindre l’objectif et terminer le parcours. « Il faut avoir un bon mental » ,disait donc Fabien Viano. C’est finalement ce qui nous a fait défaut. D. T. : Sur la compétition par équipe, nous visons le titre puisque nous faisons parti des trois, quatre meilleures nations du monde avec l’Angleterre, l’Italie ou encore l’Argentine. F. V. : Il y a une grande complicité donc honnêtement oui, l’objectif c’est la victoire.
Qu’est-ce qu’un bon footgolfeur ?
D. T. : Je dirais qu’il faut avoir de bonnes bases techniques au niveau du football. De la précision, de l’adresse, de la puissance et du mental aussi. Il est nécessaire d’avoir une bonne lecture du jeu aussi, c’est vachement stratégique. Enfin, je pense qu’un joueur qui a les deux pieds part avec un bel avantage. F. V. : Effectivement, le mental est très important et la qualité de frappe de balle aussi, forcément. Un bon footballeur n’est pas nécessairement un bon footgolfeur. Certains anciens professionnels s’y sont essayés et ce n’est pas toujours brillant (rires) ! Créé en aux PaysBas, la discipline s’est exportée en France quatre ans plus tard. Depuis, les clubs se sont développés et près de trente s’affrontent chaque saison pour la ‘’Cup’’, équivalent du championnat de France. Les règles sont simples :
- la base est la même qu’au golf mais, naturellement, les footgolfeurs jouent avec un ballon et le trou est plus grand. Pour le reste, c’est similaire : le par est défini par le parcours et il s’agit de faire le moins de coup possible.
- il existe quelques particularités propres au footgolf. Le départ de chaque trou est donné sur une ligne large de deux mètres. Le positionnement du ballon et la prise d’élan sont choisis par le joueur en fonction de ses aptitudes et de son pied fort. Par ailleurs, dans le bunker, il est interdit de prendre de l’élan. Le pied d’appui doit rester fixe, sans quoi le footgolfeur écope d’une pénalité (+ sur sa carte).
- l’échauffement est particulièrement important dans la mesure où les frappes sont soudaines, certains doivent être à haute intensité et les risques de blessures musculaires sont donc importants. Il s’agit donc de commencer à tirer progressivement et monter en puissance au fil du parcours. Les étirements sont également capitaux.