Nice-Matin (Cannes)

Au Cannet, jeu de racket en salle de sport

- JEAN STIERLE

Décoder le langage des SMS nécessite parfois un lexique. Dans le cas de ceux produits au cours de l’audience du tribunal correction­nel, présidée par Nathalie Ramage, leurs contenus étaient explicites : « Tu vas cracher   €, tu as deux jours pour réfléchir… Je peux te niquer ta vie. Si tu ne paies pas, la vie de ma mère, tu le regrettera­s. » Les faits datent d’octobre  au Cannet. Jugés pour tentative d’extorsion de fonds et menaces de mort envers Brahim, Ismail et Jawad peinent à convaincre par leurs explicatio­ns à la barre, du rôle respectif tenu par chacun dans cette affaire. Le premier, défendu par son avocat Me Emilie Lopez, est bien passé aux aveux et a reconnu les faits, mais déclare que ses propos ont dépassé sa pensée. Il sous-entend s’être laissé convaincre par les policiers qui l’ont interrogé « pour leur faire plaisir ». Le second est présenté par son avocat, Me Frédéric Hentz, comme un simple témoin, un accompagna­teur peu impliqué et encore moins un complice. Tout ce beau monde aux athlétique­s silhouette­s se côtoie régulièrem­ent dans une salle de sport. A l’origine du conflit, une dette de   € qui n’aurait pas été réglée à Ismail pour trois mois de travaux. Au passage, la mise a doublé non pas par une généreuse formule d’actualisat­ion mais « sous le coup de l’énervement », précise Ismaïl. Brahim ayant eu une attitude inappropri­ée envers l’excompagne du prévenu. Rendezvous aurait été fixé au domicile de Brahim pour régler le contentieu­x. L’interventi­on de la police sur les lieux, prévenue en temps et en heure par la victime, a mis fin à la tractation. Le tribunal aurait certaineme­nt apprécié d’entendre Brahim car, au fil des débats, le doute est permis sur sa bonne foi. A la chronologi­e des événements décrits par la victime, qui semble souffrir d’incohérenc­es, se rajoute le témoignage de son frère qui accable son aîné en le qualifiant de « chercheur d’embrouille­s » et se refuse à le défendre. La vérité du rôle de chacun pourrait être en partie éclaircie par l’enregistre­ment de caméras vidéo du syndic de propriété. La défense demande donc un supplément d’informatio­n. Le procureur Thierry Bonifay avait auparavant requis  € d’amende à l’encontre d’Ismaïl tout en abandonnan­t les poursuites contre Jawad. Le tribunal a tranché : relaxe des deux prévenus au bénéfice du doute.

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