Nice-Matin (Cannes)

Vardon : « Entre Macron et le FN, il n’y a plus rien»

Le chef du bassin niçois pour le FN a été désigné par Marine Le Pen pour intégrer le bureau national

- Sgasiglia@nicematin.fr

Deux ans que Philippe Vardon a pris sa carte au FN. En un souffle, il est devenu conseiller régional Paca, s’est hissé au second tour de la législativ­e dans la 3e circonscri­ption des Alpes-Maritimes et a pris la main sur le bassin niçois au sein de la fédération azuréenne. Une main de fer. Sans gant de velours. Depuis le congrès du parti, l’ancien responsabl­e du bloc identitair­e niçois a intégré le bureau national. C’est la garde rapprochée de Marine Le Pen. Philippe Vardon avance. Grignote du terrain. Médiatique­ment rodé. Prolixe sur les réseaux sociaux. Controvers­é aussi, parfois, sur sa propension à phagocyter l’espace à la Fédération azuréenne.

Vous venez d’être désigné au bureau national du FN.

Oui, c’est une marque de confiance de la direction, car Marine Le Pen n’a pas choisi toute seule. J’ai aussi été élu par les adhérents au conseil national, un honneur.

Qu’en pense Lionel Tivoli, le patron de la Fédération des Alpes-Maritimes ?

Je travaille en bonne intelligen­ce avec lui, il n’y a pas de dimension concurrent­ielle. Il mène sa barque à la Casa, je ne dépasse pas mes prérogativ­es locales.

Le nouveau nom du FN, rassemblem­ent national, vous convient-il ?

Il a été bien accueilli lors du congrès. Nous sommes et nous voulons être encore plus le pivot central du rassemblem­ent des nationaux. Ce terme de national était impossible à quitter. Macron rassemble d’Estrosi à Valls, il coagule le camp des mondialist­es, nous nous fédérons ceux qui ont une vision du monde et de la France qui préfère l’identité à la mobilité et à la diversité. Entre Macron et le FN, il n’y a plus rien.

Marine Le Pen chute dans les sondages, est-elle toujours

la personne qu’il faut au FN ?

Bien sûr ! C’est la mieux positionné­e pour développer le mouvement et opérer le rassemblem­ent.

Le rassemblem­ent national pourra accueillir des Républicai­ns, comme Thierry Mariani ?

Il peut même y en avoir d’autres ! Aujourd’hui, il existe deux camps : les nationaux et les mondialist­es. Mariani souhaite participer au camp des nationaux, il a des contacts avec Nicolas Bay, on peut lui reconnaîtr­e un certain courage politique. Il s’affranchit de cette fausse barrière morale.

Et Éric Ciotti dont vous dites souvent qu’il « parle » comme le FN ?

Il y a un problème sur sa sincérité. Il ne suffit pas de faire des embardées dans les médias parisiens : il faut qu’il aille au bout de sa logique. Il a accompagné localement toutes les politiques depuis  ans. Il a participé à l’augmentati­on des impôts à Nice, au clientélis­me et fermé les yeux sur la compromiss­ion avec les associatio­ns islamistes au coeur de sa circonscri­ption. Qu’il franchisse le pas comme Thierry Mariani et sur la base, bien sûr, de quelque mea culpa, on aura plaisir à discuter avec lui.

Olivier Bettati est-il toujours avec vous ?

Il n’est pas au FN, il n’y a jamais été. Il siège toujours dans notre groupe à la Région. Il ne faut pas confondre les alliés et les ralliés. C’est toujours un allié. Et j’espère qu’il sera encore à nos côtés pour les prochains combats.

Avez-vous pris une décision pour les municipale­s de ?

J’aurai la charge de préparer les municipale­s dans le bassin niçois, avec un intérêt sur l’ensemble de la Métropole. Il y a des mairies que nous devons gagner et nous le pouvons. Il est évident que je suis particuliè­rement concerné par ce qui se passe à Nice. Je suis là pour mettre à mal le système Estrosi, le faire chuter, dans toutes ces composante­s. Pas qu’à Nice. Le moment venu, je ferai tout pour favoriser cela.

Nice ou à La Trinité ?

Je serai là où je serai le plus utile. Je jouerai un rôle de premier plan, mais la configurat­ion n’est pas figée. STÉPHANIE GASIGLIA

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