Anticor: «On n’est pas là pour se faire des amis»
Le Niçois Jean-Christophe Picard a été réélu à la tête de cette association qui, depuis 2012, lutte contre la corruption et pour l’éthique en politique au niveau national
A Montpellier, un face-à-face tendu entre antifascistes et identitaires
Un face-à-face tendu a opposé hier à Montpellier quelque militants antifascistes et une trentaine d’identitaires de la Ligue du Midi, deux jours après le coup de force d’hommes encagoulés dans un amphithéâtre universitaire de la ville.
Législatives partielles : LREM à Mayotte…
La candidate soutenue par La République en marche (LREM), Ramlati Ali, a été réélue hier dans la re circonscription de Mayotte, avec , % des suffrages exprimés, face à son rival Les Républicains (LR), Elad Chakrina. Candidate sans étiquette à la suite d’une mise en examen pour complicité de fraude fiscale qu’elle conteste, elle avait vu son élection invalidée en raison d’un infime écart de voix.
...et LR dans le Loiret
Le Républicain Jean-Pierre Door a remporté hier la législative partielle dans le e circonscription du Loiret avec , % des voix, face à la candidate La République en marche Mélusine Harlé (, %).
Pour Sarkozy, Guéant et Hortefeux pas mêlés à un éventuel financement libyen
« Brice Hortefeux est mon plus vieil ami. Claude Guéant a été un excellent collaborateur. Je n’ai aucune raison de douter que de près ou de loin, ils n’ont jamais été mêlés au prétendu financement libyen de ma campagne de », déclare Nicolas Sarkozy dans un entretien au Journal du dimanche.
Anticor a 16 ans. Cette association, remède contre la corruption en politique, s’applique à farfouiller là où ça fait mal, et s’invite dans le jeu judiciaire dans certaines affaires. Un aiguillon en faveur d’une éthique chez les élus. Depuis 2015, c’est un Niçois qui est à la tête de l’association. Jean-Christophe Picard, attaché territorial, ancien membre du Parti radical de gauche (PRG), vient d’être réélu pour un nouveau mandat.
Vous venez d’être réélu à l’unanimité…
Pour trois ans, mais dans notre fonctionnement, le conseil d’administration peut, tous les ans, soit me renouveler sa confiance, soit me renverser. Et puis, ce sera mon dernier mandat, puisqu’on ne peut pas en faire plus de deux.
Combien avez-vous d’adhérents ?
Nous avons adhérents. En , nous étions . Nous avons doublé en trois ans, ce qui n’était jamais arrivé depuis la création d’Anticor en .
Votre parcours au sein de l’association?
Je suis l’un des membres fondateurs. J’ai créé le premier groupe local, Anticor , en . Après, les autres départements s’en sont inspirés. Entre et , date à laquelle l’on est venu me chercher pour présider au niveau national, je me suis concentré sur le local.
Justement, localement, à qui décerneriez-vous une «casserole», et à qui le « prix éthique » ?
La casserole, localement, à Mandelieu ! À l’ancien maire comme le nouveau ! Mandelieu, c’est une concentration de manquements aux règles élémentaires d’éthique. En fait, tout pose problème là-bas. Et le prix éthique, sans doute à la maire de Biot, Guilaine Debras. C’est la seule à avoir signé la charte d’Anticor. Et, surtout, elle la respecte.
Quelle a été votre plus belle victoire, votre plus beau combat ? On a imposé une vraie réflexion sur l’exercice des mandats électifs. Maintenant, tous les candidats se sentent obligés de proposer une charte éthique ou des règles de bonne conduite. Avant les chartes d’Anticor en , ça n’existait pas. Et l’actualité vous donne souvent raison… À force de mettre la poussière sous le tapis, on se rend compte que les affaires faussent les résultats de certaines élections. On l’a bien vu à la présidentielle. Les deux partis de gouvernement ont été balayés, à force de ne pas s’occuper des questions importantes que sont l’intégrité, la lutte contre la corruption. En fait, tout ce qui concerne la moralisation de la vie politique. Et notre grande fierté, c’est d’être auditionnés sur tous les projets de loi qui portent de près ou de loin sur ce sujet. Comme la loi Sapin II. La définition du lanceur d’alerte, par exemple, a été améliorée grâce à Anticorps et d’autres associations.
On dit parfois d’Anticor que c’est une officine du PS, ou encore que l’association traverse une crise…
L’an dernier, toutes les personnes que l’on a fait condamner sont de gauche ! Comme Mathieu Gallet, [condamné en première instance pour favoritisme à l’INA, l’Institut national de l’audiovisuel, Ndlr], Paul Giacobbi [condamné en première instance dans l’affaire des gîtes ruraux de Corse pour détournements de fonds publics] ou encore Martial Passi, le maire de Givors [condamné pour prise illégale d’intérêts]... Être décrié, ça fait partie du jeu. On n’est pas là pour se faire des amis, et d’ailleurs, on ne s’en fait pas. Quant à la crise, c’est faux, j’ai été réélu à l’unanimité. Et depuis , les rapports financiers et moraux sont aussi adoptés à l’unanimité.
Vous portez plainte dans des affaires emblématiques, vous auriez pu le faire dans le dossier libyen de Sarkozy ?
Notre constitution de partie civile a été jugée irrecevable dans l’affaire Bygmalion. Mais nous avons été les initiateurs de l’affaire des sondages de l’Élysée, qui vise Sarkozy, même s’il est protégé par l’immunité parlementaire. Si on avait plus de moyens, on le ferait davantage, mais nous ne touchons pas de subventions pour être libre. Dans le dossier libyen, j’ai envie de dire : quand des affaires se déroulent bien, sans nous, on s’en félicite, et on se concentre sur d’autres cas…