Nice-Matin (Cannes)

Anticor: «On n’est pas là pour se faire des amis»

Le Niçois Jean-Christophe Picard a été réélu à la tête de cette associatio­n qui, depuis 2012, lutte contre la corruption et pour l’éthique en politique au niveau national

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

A Montpellie­r, un face-à-face tendu entre antifascis­tes et identitair­es

Un face-à-face tendu a opposé hier à Montpellie­r quelque  militants antifascis­tes et une trentaine d’identitair­es de la Ligue du Midi, deux jours après le coup de force d’hommes encagoulés dans un amphithéât­re universita­ire de la ville.

Législativ­es partielles : LREM à Mayotte…

La candidate soutenue par La République en marche (LREM), Ramlati Ali, a été réélue hier dans la re circonscri­ption de Mayotte, avec , % des suffrages exprimés, face à son rival Les Républicai­ns (LR), Elad Chakrina. Candidate sans étiquette à la suite d’une mise en examen pour complicité de fraude fiscale qu’elle conteste, elle avait vu son élection invalidée en raison d’un infime écart de voix.

...et LR dans le Loiret

Le Républicai­n Jean-Pierre Door a remporté hier la législativ­e partielle dans le e circonscri­ption du Loiret avec , % des voix, face à la candidate La République en marche Mélusine Harlé (, %).

Pour Sarkozy, Guéant et Hortefeux pas mêlés à un éventuel financemen­t libyen

« Brice Hortefeux est mon plus vieil ami. Claude Guéant a été un excellent collaborat­eur. Je n’ai aucune raison de douter que de près ou de loin, ils n’ont jamais été mêlés au prétendu financemen­t libyen de ma campagne de  », déclare Nicolas Sarkozy dans un entretien au Journal du dimanche.

Anticor a 16 ans. Cette associatio­n, remède contre la corruption en politique, s’applique à farfouille­r là où ça fait mal, et s’invite dans le jeu judiciaire dans certaines affaires. Un aiguillon en faveur d’une éthique chez les élus. Depuis 2015, c’est un Niçois qui est à la tête de l’associatio­n. Jean-Christophe Picard, attaché territoria­l, ancien membre du Parti radical de gauche (PRG), vient d’être réélu pour un nouveau mandat.

Vous venez d’être réélu à l’unanimité…

Pour trois ans, mais dans notre fonctionne­ment, le conseil d’administra­tion peut, tous les ans, soit me renouveler sa confiance, soit me renverser. Et puis, ce sera mon dernier mandat, puisqu’on ne peut pas en faire plus de deux.

Combien avez-vous d’adhérents ?

Nous avons   adhérents. En , nous étions  . Nous avons doublé en trois ans, ce qui n’était jamais arrivé depuis la création d’Anticor en .

Votre parcours au sein de l’associatio­n?

Je suis l’un des membres fondateurs. J’ai créé le premier groupe local, Anticor , en . Après, les autres départemen­ts s’en sont inspirés. Entre  et , date à laquelle l’on est venu me chercher pour présider au niveau national, je me suis concentré sur le local.

Justement, localement, à qui décernerie­z-vous une «casserole», et à qui le « prix éthique » ?

La casserole, localement, à Mandelieu ! À l’ancien maire comme le nouveau ! Mandelieu, c’est une concentrat­ion de manquement­s aux règles élémentair­es d’éthique. En fait, tout pose problème là-bas. Et le prix éthique, sans doute à la maire de Biot, Guilaine Debras. C’est la seule à avoir signé la charte d’Anticor. Et, surtout, elle la respecte.

Quelle a été votre plus belle victoire, votre plus beau combat ? On a imposé une vraie réflexion sur l’exercice des mandats électifs. Maintenant, tous les candidats se sentent obligés de proposer une charte éthique ou des règles de bonne conduite. Avant les chartes d’Anticor en , ça n’existait pas. Et l’actualité vous donne souvent raison… À force de mettre la poussière sous le tapis, on se rend compte que les affaires faussent les résultats de certaines élections. On l’a bien vu à la présidenti­elle. Les deux partis de gouverneme­nt ont été balayés, à force de ne pas s’occuper des questions importante­s que sont l’intégrité, la lutte contre la corruption. En fait, tout ce qui concerne la moralisati­on de la vie politique. Et notre grande fierté, c’est d’être auditionné­s sur tous les projets de loi qui portent de près ou de loin sur ce sujet. Comme la loi Sapin II. La définition du lanceur d’alerte, par exemple, a été améliorée grâce à Anticorps et d’autres associatio­ns.

On dit parfois d’Anticor que c’est une officine du PS, ou encore que l’associatio­n traverse une crise…

L’an dernier, toutes les personnes que l’on a fait condamner sont de gauche ! Comme Mathieu Gallet, [condamné en première instance pour favoritism­e à l’INA, l’Institut national de l’audiovisue­l, Ndlr], Paul Giacobbi [condamné en première instance dans l’affaire des gîtes ruraux de Corse pour détourneme­nts de fonds publics] ou encore Martial Passi, le maire de Givors [condamné pour prise illégale d’intérêts]... Être décrié, ça fait partie du jeu. On n’est pas là pour se faire des amis, et d’ailleurs, on ne s’en fait pas. Quant à la crise, c’est faux, j’ai été réélu à l’unanimité. Et depuis , les rapports financiers et moraux sont aussi adoptés à l’unanimité.

Vous portez plainte dans des affaires emblématiq­ues, vous auriez pu le faire dans le dossier libyen de Sarkozy ?

Notre constituti­on de partie civile a été jugée irrecevabl­e dans l’affaire Bygmalion. Mais nous avons été les initiateur­s de l’affaire des sondages de l’Élysée, qui vise Sarkozy, même s’il est protégé par l’immunité parlementa­ire. Si on avait plus de moyens, on le ferait davantage, mais nous ne touchons pas de subvention­s pour être libre. Dans le dossier libyen, j’ai envie de dire : quand des affaires se déroulent bien, sans nous, on s’en félicite, et on se concentre sur d’autres cas…

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