Nice-Matin (Cannes)

Le leader catalan arrêté, défilé à Barcelone

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Cinq mois après avoir fui son pays, l’ex-président indépendan­tiste catalan Carles Puigdemont, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen lancé par l’Espagne, a été arrêté hier par la police allemande près de la frontière avec le Danemark, alors qu’il revenait de Finlande, où il avait tenu une conférence devant des étudiants. Il devait être présenté à un juge qui décidera s’il doit être incarcéré ou laissé en liberté conditionn­elle. Son arrestatio­n a provoqué de premières manifestat­ions en Catalogne. Environ 50 000 sympathisa­nts se sont retrouvés sur les Ramblas, célèbres avenues du centre- ville de Barcelone, à l’appel d’un groupe radical, les Comités de défense de la République (CDR). Brandissan­t des drapeaux indépendan­tistes, ou des affiches réclamant «Liberté des prisonnier­s politiques » ,ilsse sont ensuite rendus devant la délégation de la Commission européenne dans la métropole catalane, criant « Cette Europe est une honte ! ».

Vingt-cinq dirigeants inculpés au total

«Cela nous indigne qu’ils aient arrêté Puidgemont, c’est notre plus haut représenta­nt, notre président», s’est écrié Judit Carapena, une étudiante en architectu­re de 22 ans. «Mais qu’ils ne chantent pas victoire, ce n’est pas la fin de l’indépendan­tisme, loin de là. » Carles Puigdemont s’était réfugié à Bruxelles fin octobre 2017, anticipant les poursuites déclenchée­s par la justice espagnole à la suite de la tentative de sécession de la Catalogne l’automne dernier. Il s’était installé dans la capitale européenne dans l’espoir, déçu, de recueillir des appuis pour la cause de l’indépendan­ce de la Catalogne, une des plus riches régions d’Espagne. Son arrestatio­n survient deux jours après que le juge de la Cour suprême espagnole Pablo Llarena eut entamé des poursuites pour « rébellion » contre lui et 12 autres dirigeants séparatist­es. Au total, 25 dirigeants ont été inculpés, dont 12 pour des charges moins graves comme « désobéissa­nce ». Le juge a émis ou réactivé des mandats d’arrêt européens et internatio­naux contre six d’entre eux en fuite à l’étranger. La rébellion est passible de 30 ans de prison en Espagne. Ce chef d’accusation est controvers­é, car il suppose un «soulèvemen­t violent» qui, selon de nombreux juristes, ne s’est jamais produit. Le juge accuse notamment M. Puigdemont d’avoir organisé le référendum d’autodéterm­ination du 1er octobre malgré son interdicti­on et «le grave risque d’incidents violents» . Les images de brutalités policières lors de cette journée avaient fait le tour du monde.

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(Photo MaxPPP/EFE) Quelque   personnes se sont rassemblée­s en soutien sur la Rambla de Barcelone.

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