AUTO Venturi branche sa ‘‘Gen’’
Beaucoup plus performante et endurante, la monoplace électrique « génération 2 » débutera en course l’hiver prochain. Voici les premières images de la Venturi VFE05 « made in Monaco »
Elle s’appelle ‘‘Gen2’’. C’est la Formule E de demain. Autrement dit, la monoplace électrique qui entrera en piste dans huit ou neuf mois, à l’aube de la saison 5 (2018-2019). Dès la diffusion des premières vues 3D, son grand méchant look futuriste de batmobile avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Tout comme ses caractéristiques techniques promettant un bond en avant en termes de performance et de technologie pour ce jeune championnat qui grandit très vite sans bruit. Forte impression confirmée le 6 mars sous les sunlights du Salon de Genève, théâtre de sa présentation statique. Alors que toutes les équipes du plateau FE ont rendez-vous aujourd’hui en Espagne, sur le circuit Monteblanco, entre Séville et Huelva, pour un roulage initial de découverte en commun, voici les premières images de la Venturi ‘‘Gen2’’ dont l’assemblage a été achevé in extremis il y a quatre jours en Principauté. « En général, il faut au moins six mois de travail acharné pour la conception et la construction », explique LouisMarie Blondel, responsable développement au sein du team du constructeur monégasque. « Là, on a certes commencé à tracer les grandes lignes concernant les éléments clés, moteur et boîte de vitesses, voilà près d’un an. Mais nous ne sommes entrés dans le vif du sujet qu’en novembre 2017, une fois conclue la mise au point de la voiture de la saison 4. Timing ultra-court, par conséquent... »
Nouvelle de A à Z
La carrosserie, le cockpit, les batteries et les suspensions avant demeurant standardisés, le travail de chaque équipe porte essentiellement sur le moteur électrique, la transmission, ainsi que la boîte de vitesses, les suspensions arrière et le système de refroidissement. « Nouvelle de A à Z, la Venturi VFE05 ne reprend aucune pièce de l’auto actuelle », poursuit le maître d’oeuvre. « Pour autant, dire que nous sommes partis d’une feuille blanche serait exagéré. L’expérience acquise au fil du temps, depuis le top départ en 2014, a guidé, facilité, certains choix. » Dès le premier contact, les changements esthétiques sautent aux yeux. Nez large, carénage intégré à la carrosserie, aileron arrière minimaliste coiffant un diffuseur taille XXL, sans oublier le fameux Halo, système de protection des pilotes imposé comme en F1.
Autonomie doublée
Le plumage s’avère radical. Quant au ramage, il n’est pas en reste. Le progrès numéro 1? Les nouvelles batteries produites par McLaren. Un peu plus lourdes (40 kg supplémentaires), elles offrent une capacité de stockage doublée : environ 55 minutes d’autonomie ! De quoi tenir la distance entière d’une course. Fini le changement de monoplace à michemin... Côté perfo, même accélération puisque la vitesse maxi passe de 225 à 280 km/h. « Avec batteries et pilote à bord, la ‘‘Gen2’’ n’accuse que 20 kilos de plus sur la balance (900 kg contre 880, ndlr)... à condition d’atteindre le poids minimum », précise Louis-Marie Blondel. Évidemment, celui-ci a mis le cap sur l’Andalousie afin d’assister aux premiers tours de roues. « Il s’agit d’un déverminage et non d’une vraie séance d’essais. La FIA a programmé cette échéance très tôt afin de mesurer le potentiel de la ‘‘Gen2’’, et donc de réfléchir aux nouveaux formats de course. Nous, on va voir si tout fonctionne bien, mais aussi localiser les détails à peaufiner avant l’homologation définitive fixée cet été. » Si la Formule E attire de plus en plus de poids lourds de l’industrie automobile (Renault, Audi, DS et Jaguar aujourd’hui, BMW, Nissan, Mercedes et Porsche demain), le commando Venturi entend continuer à mettre les watts à la pointe du combat...