Tourisme : la région Paca résiste à la concurrence Renaud Muselier passe la main à François de Canson
Après une baisse de fréquentation de 3,4 % en 2016, l’année 2017 enregistre une hausse de 5 %, avec une clientèle étrangère de plus en plus importante. Le sport devient un des atouts de la région
Provence, Alpes et Côte d’Azur. Renaud Muselier, président de la Région et jusqu’à hier à la tête du Comité régional du tourisme Paca (CRT), les appelle « les trois marques monde ». Elles ont été créées entre 2016 et 2017 pour mieux identifier les particularismes de la région et mieux les vendre à l’étranger. Depuis hier, elles ont un surnom : « les marques ombrelles ». Mais à en croire le bilan touristique de l’année 2017, « marques parachute » leur aurait tout aussi bien convenu, tant elles se sont ouvertes au bon moment, après la baisse de 3,4 % de la fréquentation touristique en Paca, en 2 016. L’attentat de Nice, le 14 juillet de cette même année, avait eu un impact mais déjà la concurrence se faisait plus rude.
L’impact du Brexit
Elle ne vient pas que de l’étranger à en croire le bilan touristique de 2 017 en Paca. Les autres régions de France savent aussi se mobiliser pour attirer les touristes. Ainsi, la Bourgogne a réussi à dépasser la région Paca sur la fréquentation des Chinois, qui pourtant apprécient Nice et surtout Aix-en-Provence. Il y a aussi le Brexit et la dévaluation de la livre sterling dont l’impact va durer selon Renaud Muselier : « La clientèle anglaise, notre première clientèle étrangère dans l’hôtellerie, voit ses nuitées baisser de 6 % en 2 017. » Mais sur ce tableau noir, le soleil de Paca résiste selon les chiffres 2017, donnés hier : la fréquentation touristique est en hausse de 5 %, avec 218,2 millions de nuitées, soit 10,4 millions Hier, Renaud Muselier a officiellement annoncé qu’il passait la main à François de Canson à la tête du Comité régional du tourisme Paca (CRT). Le maire de La Londe a été élu président lors de l’assemblée générale hier. Le Var tient la pole position en matière de fréquentation touristique dans la région. Une présidente déléguée fait son entrée au CRT : Jennifer Salles-Barbosa qui est aussi conseillère régionale élue dans les Alpes-Maritimes, présidente de la commission tourisme. « Problème de disponibilité » a justifié Renaud Muselier : « Depuis que j’ai été élu président de la Région, je mesure l’ampleur de la tache. Je veux réussir mes objectifs et tenir mes promesses ». Mais il est vrai que son nom circule toujours quant à son éventuelle candidature à la mairie de Marseille, pour succéder à l’indétrônable Jean-Claude Gaudin. R. M. de nuitées supplémentaires par rapport à 2 016. Et tous les secteurs en profitent : hôtellerie, campings, résidences de tourisme et hébergement collaboratif. Le nombre de nuitées des voyageurs chinois est malgré tout en hausse de 12 %, pas autant que celles des voyageurs russes (+19 %) ou celles des visiteurs venus du Proche et du MoyenOrient (+19 %), d’Amérique Centrale et du Sud (+14 %). Les Américains sont moins tentés. En revanche, les Italiens sont de plus en plus nombreux à passer la frontière (+14 %).
Vendre la plongée sur les épaves de la côte
En 2018, le CRT compte attirer encore plus de touristes en mettant l’accent sur de nouvelles offres. Parmi elles, la plongée : il y a plus de 70 épaves à visiter tout le long des côtes de Provence-Alpes-Côte d’Azur. La promotion va également porter sur le golf, l’oenotourisme et le vélo qui connaît un regain avec les moteurs électriques. Autant d’atouts sur lesquels mise le Comité régional du tourisme pour que Provence-AlpesCôte d’Azur reste la région la plus touristique de France après Paris. Un classement qui lui permettra peut-être d’accueillir le prochain salon international des tours opérateurs : « Rendez-vous France ». La réponse devrait tomber aujourd’hui, depuis Paris, où il se tient en ce moment.