Attaques dans l’Aude : Lakdim et sa compagne étaient fichés S
Radouane Lakdim, auteur des attentats de l’Aude, était toujours suivi par les renseignements en mars. Cela ne l’a pas empêché de passer à l’acte
FLakdim, iché «S» (»sûreté de l’Etat») depuis 2014, qui a assassiné quatre personnes à Carcassonne et Trèbes vendredi, était inscrit « depuis novembre 2015 » au fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) en raison de ses « liens supposés avec la mouvance salafiste locale », a indiqué hier le procureur de Paris, François Molins.
« L’enfer aux mécréants »
Son « suivi effectif, toujours en cours en mars 2018, n’a pas permis de mettre en évidence des signes précurseurs d’un passage à l’acte, ni des velléités de départ sur la zone irakosyrienne », a ajouté le chef du parquet antiterroriste, soulignant que « le risque zéro n’existe pas » et insistant sur « les difficultés du suivi des individus radicalisés ». Deux proches de l’assaillant, dont sa compagne, 18 ans, comme lui fichée pour radicalisation, étaient toujours en garde à vue hier soir. Cette dernière a crié « Allah Akbar » lors de son interpellation vendredi, mais « conteste avoir été associée au projet mortifère de son petit ami », a relevé François Molins. Le matin du périple sanglant de son compagnon, « elle a posté une sourate promettant l’enfer aux mécréants », a-t-il ajouté. Une cérémonie d’hommage national au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué après s’être substitué à une otage, aura lieu mercredi à partir de 11 h 30 aux Invalides, en présence du président Emmanuel Macron qui prononcera l’éloge funèbre. « On ne peut comprendre son sacrifice si on le sépare de sa foi personnelle. Il a accompli le geste d’un chrétien » ,adéclaré à La Vie Marielle, la veuve du gendarme. Son autopsie a mis en évidence des lésions par balles non létales et « révélé plusieurs lésions par arme blanche, dont une plaie très grave de la trachée et du larynx ayant entraîné une détresse respiratoire à l’origine du décès », a souligné François Molins.
Critiques
Les attentats de l’Aude ont pris une tonalité plus politique, avec des critiques très vives de la droite et de l’extrême droite contre le gouvernement. La présidente du Front national Marine Le Pen a réclamé la démission du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Laurent Wauquiez, président de LR, a dénoncé la «coupable naïveté» d’Emmanuel Macron. Il a réclamé le rétablissement de l’état d’urgence et l’expulsion des étrangers fichés «S», une demande également formulée par le président de Debout La France Nicolas Dupont-Aignan.