En Marche à l’arrêt
Si Emmanuel Macron réforme vite pour faire naître le nouveau monde qu’il prophétise, les Français semblent avoir des difficultés à le suivre. Depuis le début de l’année, les sondages se suivent et se ressemblent : tous à la baisse ! La côte d’alerte n’est pas atteinte mais le président s’enfonce dans une impopularité qui se rapproche de celle qu’ont connue ses deux prédécesseurs. Or le passé montre que ces courbes-là sont très difficiles à inverser et qu’il est imprudent de les laisser filer. Ce clignotant est confirmé par les élections législatives partielles organisées depuis le début de l’année. Six ont eu lieu au cours des deux derniers mois. Et le bilan est plus que mitigé pour le parti présidentiel. Certes, la République en Marche (LREM) peut se flatter d’avoir maintenu ses positions dans deux circonscriptions, toutes deux d’outre mer, en Guyane le mars et à Mayotte ce dimanche. Ce dernier scrutin n’a pas valeur d’exemple mais il était singulier puisque le FN avait spontanément apporté son soutien au second tour au candidat Les Républicains (LR). Sa défaite va sans doute faire méditer les dirigeants de LR où certains sont favorables à ce sulfureux rapprochement. Surtout que la formation de Laurent Wauquiez est la seule à avoir marqué des points en métropole en raflant sous ses seules couleurs trois fois la victoire, gagnant notamment le siège du candidat sortant LREM dans le Val-d’Oise. On ne peut tirer des conclusions définitives de ces scrutins, d’autant que la participation y a été très faible. Mais l’abstention a surtout frappé les candidats du parti présidentiel qui, sauf deux d’entre eux, se sont effondrés. Le pouvoir aurait tort de l’ignorer. Surtout que les résultats marquent les limites de sa stratégie pour anéantir toute force d’alternance. Les Républicains résistent et confirment le rebond amorcé aux sénatoriales en septembre. Le PS certes retrouve de belles couleurs dans un fief de Haute-Garonne, mais cette hirondelle est loin d’annoncer un printemps socialiste tant ailleurs ses scores sont désastreux. Il s’agit là de signaux faibles mais, alors que le pays s’apprête à s’enfoncer dans une longue grève de la Sncf, ils indiquent qu’un an après son élection, Emmanuel Macron avance sur un terrain électoral friable.
« Le président s’enfonce dans une impopularité qui se rapproche de celle qu’ont connue ses deux prédécesseurs. »