Nice-Matin (Cannes)

« Pas de révolution »

Pr Daniel Orban, directeur du centre azuréen du dépistage et de la prévention

- PROPOS RECUEILLIS PAR NANCY CATTAN

Daniel Orban est professeur de santé publique européenne à la Faculté de médecine de Nice et directeur du centre azuréen du dépistage et de la prévention.

Que pensez-vous de ce plan ?

Je crois qu’il comprend de très bonnes mesures, mais il faudrait aller beaucoup plus loin.

Comment ?

L’assurance-maladie pourrait par exemple rembourser des consultati­ons chez le médecin généralist­e, dédiées à la prévention. Concrèteme­nt, tous les ans, ou tous les ans et demi - il ne s’agit pas de grever encore plus le budget de la sécu ! -, on pourrait dialoguer avec son médecin de tous les aspects de la prévention. Il ne faut pas aller chez son médecin quand on est malade, mais pour rester en bonne santé.

Certaines mesures vous semblentel­les néanmoins aller dans le bon sens ?

Déjà annoncée, la mise en place d’un programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes dès l’âge de  ans, me semble une mesure intéressan­te qui complétera le dépistage organisé du cancer du sein et du côlon.

Concernant le tabac, pensez-vous que les augmentati­ons constantes de prix sont de nature à réduire le tabagisme ?

Non, ce n’est pas très pertinent. Si on avait vraiment voulu s’attaquer au tabagisme, il aurait fallu multiplier par deux, trois ou quatre le prix, et de manière très rapide.

Vous participez localement à la mise en place d’une mesure phare du Plan, le service sanitaire obligatoir­e pour les étudiants en santé dès la rentrée  . Quel est votre avis ?

C’est très bien d’envoyer quelque   étudiants en santé (du podologue au médecin) promouvoir la prévention dans les écoles, les entreprise­s, les maisons de retraite, les prisons, etc. Mais quid de la logistique, du type de messages à diffuser, selon les population­s ? Etc. Il faut préparer tout ça.

En conclusion ?

Avec ce plan, on assiste à de vraies évolutions dans le champ de la prévention, mais pas à une révolution. Il faudra franchir bien d’autres étapes pour pouvoir parler un jour de révolution.

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