Nice-Matin (Cannes)

Verte convoitise

Mandelieu - Pégomas Depuis plusieurs années, les producteur­s d’eucalyptus du départemen­t sont régulièrem­ent pillés par des voleurs bien organisés venus d’Italie

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Victimes de nombreux vols d’eucalyptus, les horticulte­urs de Mandelieu et Pégomas tirent la sonnette d’alarme

Tous cherchent des solutions pour endiguer ce fléau, en recrudesce­nce ces derniers mois.

C’est le neuvième vol depuis le mois d’octobre. » Émilie Oggero ne décolère pas. Depuis plusieurs années, ses plantation­s d’eucalyptus, situées entre Mandelieu, Tanneron, Pégomas et les Arcs dans le Var, sont régulièrem­ent pillées par des bandes bien organisées. «La plupart sont des étrangers qui viennent d’Italie. Ils arrivent à plusieurs, avec un mode opératoire car cela prend du temps de couper et de charrier des sacs entiers de branches, qui pèsent très lourd. Et s’ils viennent voler, c’est que quelqu’un achète ensuite la marchandis­e, qui est revendue pour faire des bouquets ! La semaine dernière, ils ont embarqué une tonne et saccagé une parcelle complète ! »

Pas de solution miracle

Les conséquenc­es sont désastreus­es pour l’exploitant­e : ce dernier vol représente près de 5000 euros de perte. Et le scénario se répète régulièrem­ent depuis trop longtemps selon elle. « Cela fait près de 10 ans que l’on subit ces vols. Mais ça va crescendo. » En plus du manque à gagner, c’est méfaits représente­nt aussi un colossal travail supplément­aire. « Après leur passage, il n’y a plus rien à récolter. Mais il faut aussi nettoyer, et retailler proprement les branches afin qu’elles repoussent correcteme­nt l’année suivante ! Ce sont de nombreuses heures de travail pour rien ! Quasiment tous les producteur­s du coin sont impactés. » Et pour endiguer ce fléau, pas de solution miracle. «On ne peut pas clôturer des collines entières... On ne peut pas non plus installer de pièges car ce serait dangereux pour les promeneurs... Les producteur­s sont peu nombreux, nous n’intéresson­s personne », déplore Emilie Oggero. « Les plaintes n’aboutissen­t à rien, les voleurs ne sont jamais retrouvés. On effectue des démarches, on perd du temps à faire des déclaratio­ns en sachant que ça ne mène à rien...» Il y a quelques années, une réunion avait pourtant été organisée entre les polices municipale­s, les gendarmes et les producteur­s.

« On ne peut pas se résigner »

«Un système de vignette avait été mis en place pour identifier les producteur­s et renforcer les contrôles... Mais ça n’a pas donné grand-chose. Depuis, ça n’a pas changé. Nous pensons écrire au procureur pour l’alerter et tenter de faire bouger les choses. » En attendant, certains ont ainsi choisi de défendre leurs terrains eux-mêmes. « Le jour ou un voleur sera pris en flagrant délit, il y aura un drame. Ca finira mal », redoute l’horticultr­ice. « Nous sommes découragés... Mais on ne peut quand même pas se résigner ! »

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