Quand le département n’avait que six députés
Le gouvernement a tranché. Il présentera en mai un projet de loi prévoyant, entre autres (nos éditions d’hier), une réduction de 30 % des députés. A l’origine de la Ve République, en 1958, l’Assemblée nationale en abritait 579, députés d’Algérie et des anciens territoires d’outre-mer compris. A partir de 1962, ce total est tombé à 482, pour s’y stabiliser, à quelques unités près, jusqu’en 1986 où il a atteint sa cime actuelle de 577. Cette année-là, François Mitterrand Président, l’augmentation du nombre de députés avait accompagné la mise en oeuvre de la proportionnelle intégrale.
De six à neuf…
De 1958 à 1986, les Alpes-Maritimes ont compté sans discontinuer six députés, selon le découpage ci-contre, avant de passer à neuf de mars 1986 à aujourd’hui. En juin 1981, dernière législative à six députés, les élus azuréens avaient pour nom Max Gallo et Jean-Hugues Colonna (PS), Jacques Médecin, Emmanuel Aubert et Pierre Sauvaigo (RPR), Louise Moreau (UDF). «En 1958, explique Bertrand Gasiglia, premier adjoint de Tourrette-Levens et grand spécialiste des arcanes électoraux, la base était d’un député pour 58 000 habitants. On est passé à un pour 105 000 en 1986, puis un pour 125000 lors du redécoupage d’avant 2012, lequel n’a toutefois pas modifié le nombre de circonscriptions. » Cette refonte avait juste fait une victime collatérale en la personne de Muriel Marland-Militello, dont la circonscription niçoise avait été totalement démembrée.
Et de neuf à six ?
En 2022, si la réforme du gouvernement est adoptée, les Alpes-Maritimes devraient, en bonne arithmétique, retomber à six circonscriptions… Voire cinq redoutent certains, dans la mesure où les départements ne comptant qu’un député le garderont forcément et où il faudra aussi « gratter » un peu partout pour faire la place aux 15 % de députés qui seront élus à la proportionnelle. Les édiles en place n’ont donc pas fini de se faire du mouron, dans la perspective d’un chamboulement appelé à laisser trois d’entre eux au moins sur le carreau. Il n’y a pas si longtemps, quand la carte électorale maralpine était monocolore, les arbitrages n’auraient affecté que l’UMPUDI en interne. La cohabitation, désormais, de six députés LR et trois marcheurs, va politiser le redécoupage. Et le rendre brûlant.
Eric Ciotti dénonce l’augmentation des impôts sur France
Le député LR azuréen était, hier matin, l’invité de «Télématin» sur France . Au nom de son parti, il a vivement critiqué la réforme des institutions annoncée la veille par le Premier ministre, qu’il juge « très éloignée des préoccupations des Français ». L’introduction «de la proportionnelle dans notre système institutionnel » est « un poison », tant – même à % – elle « fait prendre des risques pour l’équilibre de nos institutions ». Explication : « Les majorités ne pourront plus être garanties. » C’est l’une des « règles de la Ve République » qui est ainsi, à ses yeux, remise en cause. L’élu a dans la foulée lancé une nouvelle charge contre le maire de Nice : « Aujourd’hui », allusion au conseil métropolitain programmé un peu plus tard dans la matinée, « Christian Estrosi va augmenter massivement les impôts des Niçois », « beaucoup d‘amis sont inquiets de la situation financière de la Ville et sont choqués qu’il soit aujourd’hui quasiment En marche. C’est un soutien du gouvernement ». Eric Ciotti a mis de son côté en avant son mandat de député « Les Républicains » de Nice.