Nice-Matin (Cannes)

MOTO Sous le toit, l’apothéose Questions à « L’indoor, j’adore ! »

La « Coupe Davis » du trial indoor est de retour au Palais Nikaia. Une finale par équipes où le duo français espère taquiner l’Espagne du roi Toni Bou Benoît Bincaz, 4e du Mondial X-Trial 2018

- PROPOS RECUEILLIS PAR G. L. GIL LÉON

IE l paraît que la Coupe Davis serait en passe de... dévisser. Que ce cher vieux saladier d’argent, visé par une réforme pour le moins radicale, aurait du plomb dans l’aile. Jusqu’à se retrouver sacrifié sur l’autel du tennis-business ? Si ce sujet brûlant alimente sûrement la plupart des conversati­ons de l’autre côté de la frontière, là-bas, à Gênes, où la bande à Noah va défier ses voisins italiens sur terre battue, ici, on ne parle que de tradition et de continuité. Incontourn­able apothéose de la saison hivernale, le XTrial des Nations jette à nouveau l’ancre dans la baie des Anges. Rendez-vous ce soir au Palais Nikaia. Un écrin azuréen taillé sur mesure pour une telle finale par équipes qui réunit les cinq meilleurs pays de la discipline.

« Modifier son état d’esprit »

« Cette compétitio­n possède vraiment un caractère spécial », avance Thierry Michaud, le meilleur funambule français toutes génération­s confondues - quatre couronnes mondiales coiffées entre 1985 et 1988, dont une en salle - désormais directeur du trial à la Fédération Internatio­nale de Motocyclis­me (FIM). « Là, le fameux ‘‘team spirit’’ entre en ligne de compte. Depuis 2015, chaque nation est représenté­e par un duo réunissant son numéro 1 et le jeune de moins de 25 ans le plus performant du moment. Bien sûr, cela n’altère en rien la qualité des performanc­es individuel­les, Révélation du Mondial X-Trial  conclu au e rang en faisant rimer constance (six présences dans le top  en  manches) avec performanc­e (e à Toulouse et Budapest), l’étoile montante ( ans) du trial tricolore originaire de Peymeinade veut finir la saison indoor en beauté à domicile.

Benoît Bincaz, peut-on dire que vous avez franchi un palier cet hiver ?

Oui, il s’agit de loin de ma meilleure campagne. L’indoor, vous savez, c’est assez particulie­r. Dans une salle, les zones ne se négocient pas de la même manière que sur un parcours naturel. Il y a plus de hauteur, des jeux de lumières, le bruit du public. Des conditions que l’on ne rencontre jamais à l’entraîneme­nt. Alors, pas de secret : pour acquérir de l’expérience, il faut disputer un maximum d’épreuves. Là, j’ai beaucoup roulé, en France et à l’étranger. Je me suis notamment qualifié pour les sept manches du mais après avoir enchaîné les courses en solo, le compétiteu­r doit modifier son état d’esprit. Mettre le curseur sur le mode collectif. » Quelles que soient la règle du jeu et la nature du terrain, artificiel­le ou non, à la fin, c’est souvent l’Espagne qui gagne. Pour ne pas dire toujours... La salle niçoise en sait quelque chose. Il y a deux ans, en l’absence du roi Toni Mondial. Et ce rythme intensif m’a fait progresser. Le podium final m’échappe de justesse ( points derrière Jaime Busto, e, ndlr). Un bilan super positif.

Avez-vous ressenti un déclic ?

Mon feeling est allé crescendo. En fait, l’indoor, j’adore ! Ça me fascine. Moi, je prends toujours un max de plaisir à évoluer dans ces obstacles. Aujourd’hui, le travail commence à payer. Obtenir de tels résultats lors de ma première saison complète, en tant que rookie, c’est positif. Et prometteur.

Quel souvenir gardez-vous du Trial des Nations  disputé ici, à Nice, déjà avec Alex Ferrer ?

Un super souvenir. Première sélection au sein du team France : au départ, j’avais beaucoup de pression sur les épaules. J’étais le petit jeune que l’on attendait au tournant. Mais une fois dans le feu de l’action, ça s’était bien passé. On a tenu le choc et décroché la e place. Pas mal pour un baptême... Bou, blessé à l’épaule, elle avait vu la doublette hispanique Adam Raga-Jaime Busto survoler les zones et écraser la concurrenc­e. Autre sommet, même dénouement le 31 mars 2017 lorsque l’ogre catalan signait ici un retour triomphal en décrochant un ultime succès synonyme de titre mondial indoor. Aujourd’hui, celui-ci, plus que jamais insatiable, à 31 ans, totalise la bagatelle

Aujourd’hui, dans quel état d’esprit abordez-vous l’échéance ?

Je suis remonté à bloc ! L’an dernier, à Pau, les Britanniqu­es nous subtilisen­t le e rang pour une broutille. Un point d’écart, c’est tout ! À nous de réagir maintenant. Vu le chemin accompli ces derniers mois, je vise haut. J’ai confiance en mon pilotage. Je sais que je n’ai rien à envier aux meilleurs. Voilà, il faut juste poursuivre sur ma lancée. Garder la cadence et continuer à m’amuser... de 23 consécrati­ons suprêmes. Sa douzième en X-Trial a été scellée à Paris voilà quatre semaines. Dans la douleur... Alors qu’il enfilait les victoires comme les perles d’un collier - cinq sur cinq en début d’exercice - le métronome catalan fut en effet freiné par une mauvaise chute survenue hors Mondial, au Mans. Sérieuseme­nt touché (trois apophyses transverse­s lombaires fracturées), il est parvenu à assurer l’essentiel sous les projecteur­s de l’AccorHôtel­s Arena en finissant 5e malgré quelques séquelles.

Ferrer et Bincaz comme en  ?

Après avoir zappé la finale de Budapest, le revoilà prêt à défier les lois de l’apesanteur en compagnie de la valeur montante Miquel Gelabert (19 ans). « Comme en surf, où toutes les vagues sont différente­s, Bou et ses rivaux vont affronter des obstacles nouveaux », ajoute Michaud. « Grâce aux efforts conjugués de Bruno (Albero, président du MC La Gaude, ndlr) et Bernard (Estripeau, l’expert des tracés), Nice fait partie des hauts lieux du X-Trial. L’organisati­on est rodée, la salle adaptée. Cette épreuve possède sa propre identité. Le public répond toujours présent, ça vibre fort... » FoLLow us oN : partenaire­s du @ Nul doute que les 5000 mordus attendus ce soir dans les tribunes feront un boucan d’enfer si leurs chouchous arrivent à tutoyer les étoiles. Faute de décrocher la lune, Alex Ferrer et Benoît Bincaz espèrent reproduire leur coup d’éclat de 2016, lorsqu’ils avaient gravi la 2e marche du podium. Avec un Bincaz fonçant plein gaz en ce moment (voir ci-dessous), tous les espoirs sont permis. Avantage Espagne, service France !

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 h , au Palais Nikaia

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