Nice-Matin (Cannes)

Leonetti : « L’idée de l’excellence populaire »

-

La culture comme « refuge », comme « antidote » face à la crise. Cette formule, le maire d’Antibes Jean Leonetti l’avait déjà utilisée pour évoquer un certain théâtre qui ne s’appelait pas encore Anthéa. Face à la réussite fulgurante du projet, le président de la Communauté d’agglomérat­ion Sophia Antipolis ne peut sourire. Et « saluer la programmat­ion d’une extrême qualité depuis cinq ans ».

C’est une surprise ?

Oui. On est sur des objectifs que l’on devait atteindre à dix ans. On ne peut pas pousser les murs, il faut continuer à travailler sur l’excellence et sur les créations : un atout. Quand vous voyez sur un théâtre parisien “Anthéa”...

Ça doit vous faire quelque chose !

Oui, une petite fierté. Les gens à Paris me disent : Et tu as vu Ça va ? Je réponds tout simplement : On l’a eu à Antibes déjà… [sourire]

Et maintenant?

J’aimerais que la culture se diffuse. On fait la première expérience avec Double assassinat dans la rue Morgue du Collectif  qui, après les premières dates à Anthéa, va tourner à l’intérieur de la Casa sur les scènes de plusieurs communes. Je voudrais que chaque année cela puisse se faire pour un spectacle.

La vraie victoire c’est quoi ?

D’avoir attiré des gens qui n’allaient pas au théâtre, notamment grâce à une politique tarifaire rendant les billets abordables.

Vous êtes admiratif devant les artistes...

Ce que je trouve beau dans le théâtre vivant c’est cette prise de risque permanente. Et je vois le stress qu’ils ont, le trac...

Vous avez le trac vous ?

Oui. [sourire]

C’est vrai ?

Ah oui. Je n’ai pas le trac devant vingt personnes. Mais lors du dernier discours au conseil national des Républicai­ns, devant huit cents personnes oui j’ai le trac. On ne peut plus se louper.

Vos spectacles coups de coeur ? Bien sûr, le premier : La Traviata .Et ce sont des rencontres aussi. JeanLouis Trintignan­t, Pierre Arditi qui est un homme charmant comme Jugnot, la classe de Dussolier… Proust aussi, ça décape. Le Remplaçant avec Sylvie Testud. Luchini, Lhermitte, Auteuil… Un souvenir sur Woody Allen aussi. Et Jonasz : je suis allé le voir deux fois.

Comment vous choisissez les spectacles que vous allez voir ? Daniel [N.D.L.R. Benoin, directeur d’Anthéa] m’appelle souvent pour me dire : « Ça, tu devrais voir. »

Anthéa dans cinq ans : vous le voyez comment ?

Au passage il n’y a pas plus de subvention­s cinq ans après. Le deal de départ est respecté. Dans cinq ans il n’y aura pas plus de monde : ce n’est pas possible. Quand tout va bien, il faut accélérer. Dans cinq ans j’espère que Daniel sera toujours là parce que le théâtre repose sur son énergie, sur sa connaissan­ce. Et qu’on gardera cette idée de l’excellence populaire.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France