Au port Camille-Rayon les poubelles flottent
L’enceinte portuaire est la première du département à se doter d’un dispositif innovant destiné à aspirer et collecter les déchets et les particules dans l’eau
Le ramassage des déchets et détritus au salabre (sorte de grande épuisette) ce sera bientôt fini au port Camille-Rayon. Depuis quelques jours la société qui gère la structure, vient de se doter de deux exemplaires d’un dispositif innovant, inventé par deux surfeurs australiens, Peter Ceglinski et Andrew Turton, et commercialisé par la société Poralu. «Il s’agit d’une sorte de poubelle fixée à un ponton flottant aux points d’accumulation des déchets, explique le maître de port, Alex Joskowicz. L’engin, relativement discret et complètement silencieux, est muni d’une pompe électrique qui crée un courant continu pour attirer automatiquement les déchets flottants et les hydrocarbures vers un collecteur. Un sac interne composé de fibres naturelles qui permet de piéger des microplastiques, des fragments de polystyrène et autres particules de moins de deux millimètres et de stocker jusqu’à vingt kilos de déchets tandis que l’eau rejetée est séparée par une simple technique d’absorption des éventuels hydrocarbures recueillis dans un réceptacle à polluants.» Ce dispositif a été testé avec succès pendant une année dans la port de la Grande-Motte, dans l’Hérault, et est maintenant disponible. Le port Camille-Rayon est le premier de la côte d’azur à en être équipé. Deux exemplaires ont été acquis et sont en place. Des études de courants sont en cours pour déterminer l’implantation d’autres seabins le long des quais flottants du port afin d’en optimiser l’efficacité. Une fois pleine, la poubelle est vidée par les agents portuaires et les plastiques sont dirigés vers un centre de tri pour recyclage tandis que les hydocarbures rejoignent la filière de traitement. «Le débit est impressionnant, poursuit Alex Joskowicz, car la poubelle traite 25 000 litres d’eau à l’heure. On peut estimer que chaque seabin est à même de capturer environ 1,5 kilos de débris flottants chaque jour, pour un coût de fonctionnement de 1 euro correspondant à une dépense électrique d’environ 500 watts.» Le port a investi 3300 euros par équipement. Le prix à payer pour une meilleure qualité des eaux.