Natalie Dessay au coeur de l’émotion à «Scène »
La soprano Natalie Dessay chantera ce vendredi soir à 20h30 dans le cadre de la saison de la « Scène 55 ». Elle sera accompagnée par le pianiste Philippe Cassard. Tous deux forment un duo qui parcourt les plus grandes scènes du monde. Après avoir triomphé à l’opéra en incarnant les plus célèbres héroïnes du répertoire, la chanteuse se consacre à une autre de ses passions, le théâtre, tout en vouant ses interprétations au récital de mélodies, un genre exigeant mais porteur de belles émotions. Nous l’avons rencontrée.
Comment avez-vous eu l’idée de ces « Portraits de femmes » ?
Elle est venue naturellement parce que c’est vrai que les évocations de la femme et la peinture de ses sentiments sont souvent au centre de la musique, à l’opéra ou dans la mélodie. Les compositeurs et les poètes y ont consacré maintes oeuvres. Ce cheminement m’a beaucoup intéressé. Il va des héroïnes de Mozart de la Suzanna des « Noces de Figaro » à Pamina de la « Flûte enchantée », dans des airs d’opéra, certes, mais que je chante à la manière de mélodies comme une invitation à la musique et au partage. Il passe aussi par Schubert et ses passions de femmes souvent contrariées, par un cycle de mélodies de Pfitzner peu connues mais qui sont exprimées par une femme totalement libérée, par Chausson, Bizet, Debussy et Gounod dont la « Marguerite » se perdra dans l’amour de Faust.
Votre duo avec Philippe Cassard, c’est une belle aventure ?
Oui, notre collaboration se développe depuis huit ans et nous y prenons toujours autant de plaisir. D’abord parce que notre relation est à la fois humaine et musicale. Avec le temps, les choses se font plus naturellement dans un partage qui est un véritable privilège avec l’envie renouvelée de faire de la musique et d’approfondir notre vision dans le respect de nos personnalités et en nous mettant au service des oeuvres et des compositeurs interprétés.
Comment composez-vous vos programmes ?
Nous réfléchissons longuement. Il y a entre les thèmes et entre les oeuvres des affinités qui doivent être recherchées et développées. Il ne s’agit jamais de juxtaposer des pièces pour remplir un moment musical. Un récital constitue un voyage dont il faut savoir apprécier les étapes pour amener ceux qui nous écoutent au partage le plus intime avec les subtilités des oeuvres que nous interprétons. Si nous y mettons des airs d’opéra, c’est parce qu’ils ont leur place dans ce cheminement qui lie la voix au piano dans une recherche de l’expression la plus juste en matière d’émotions et de sentiments.
La musique est au centre de votre vie ?
Oui, j’aime toujours autant faire de la musique, même si je me suis éloignée de l’opéra et de la scène lyrique auxquels j’ai voué quelques années de ma vie, j’éprouve toujours autant de joie lorsque je chante. Et, heureusement, on peut chanter autre chose que l’opéra ! Vendredi 13 avril à 20 h 30 « Scène 55 » à Mougins. Tarifs :de12à38 €. Rens. et rés. au 04.92.92.55.67.