Nice-Matin (Cannes)

Pas de solidarité

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Le Dr Minguet est amer et ne mâche pas ses mots. « Certaines personnes, dont l’état de santé ne présente pas de gravité particuliè­re, acceptent mal que d’autres soient prises en charge avant elles. Franchemen­t, les gens sont égoïstes. Ils veulent rapidement voir un médecin et se moquent de savoir pourquoi on a fait passer quelqu’un d’autre avant eux. Il n’y a pas de solidarité, c’est un peu chacun pour soit. Ils estiment avoir plus de droits que de devoirs. Le pire, c’est lorsqu’une véritable urgence vitale arrive. Ils ne comprennen­t pas pourquoi on peut déclencher de gros moyens en quelques instants alors qu’ils patientent depuis des heures. » Pour tenter de raisonner les uns et les autres, le Dr Minguet essaie de prendre le temps d’expliquer clairement et simplement la situation à ceux qu’il reçoit. « Quand ils comprennen­t, ça se passe mieux et pour tout le monde. »

Pourquoi pas un autre médecin, ils sont des dizaines à être installés en ville? Certains répondent ne pas oser consulter un médecin de ville qu’ils ne connaissen­t pas alors qu’ils affichent une pleine confiance en les urgentiste­s… dont ils ignorent pourtant le nom !

«Ici c’est gratuit»

Et puis, certains propos, pas si anodins que ça, se font entendre : «c’est plus cher quand on ne va pas chez son médecin traitant non?» La question financière revient régulièrem­ent au centre des discussion­s. Les urgentiste­s dressent le constat non sans amertume : « “ici, c’est gratuit” , se disent les gens. Ils ne veulent pas faire l’avance de 25 euros. Et je dis bien « avance » parce que la consultati­on

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