Nice-Matin (Cannes)

COURSE PÉDESTRE Qui seront les maîtres du temps ? Trois questions à Hugues Plessis (ASPTT Nice) : Le chiffre

Les coureurs venus des hauts plateaux africains devraient, à nouveau, truster les premières places, d’un semi labellisé IAAF et qualificat­if pour les championna­ts de France

- RECUEILLIS PAR PH. H. PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Sanctuaris­ée après les attentats du 14-Juillet, la Prom’, ses palmiers et son asphalte redevienne­nt donc, cette année, terrain de jeu exceptionn­el pour runners de tous poils et théâtre non moins somptueux d’un semi-marathon sur lequel les meilleurs, audelà du seul classement, viennent avant tout s’offrir quelques références chronométr­iques. « On n’a pas le budget pour faire venir l’élite mondiale de la distance, reconnaît Pascal Thiriot, le patron d’Azur Sport Organisati­on. Mais grâce à René Auguin, un ami de 20 ans, agréé par la Fédération française d’athlétisme et par l’IAAF, et qui manage les meilleurs athlètes en France, on arrive à constituer un plateau cohérent. » Avec des garçons qui, sur un parcours évidemment très roulant, viennent à Nice dans l’espoir de se faire une carte de visite et ainsi mieux se “vendre” par la suite sur les grands marathons européens. « D’ailleurs, la plupart ayant réussi ici une belle performanc­e, ont ensuite, soit fait les Jeux Olympiques, soit gagné des marathons comme ceux de Paris, Berlin, Le facteur de l’ASPTT Nice Côte d’Azur (il travaille du côté de Villefranc­he/Mer) est un fidèle de l’épreuve. Demain, ce sera en effet sa e participat­ion au semimarath­on. A  ans, son ambition sera d’approcher au plus près les h qui constituen­t son record personnel sur une distance qui, dit-il, lui convient parfaiteme­nt.

Dans quel état d’esprit abordez-vous ce nouveau semi-marathon ?

Je me suis fixé un petit défi personnel, à savoir finir entre h et h. Maintenant, courir sur la Prom’, où je m’entraîne régulièrem­ent, en soi est déjà un pur bonheur. Et ou Londres. Pour beaucoup, c’est donc un vrai test ».

La surprise éthiopienn­e ?

Un test que tentera de relever à son tour l’Ethiopien Elias Molla, dont ce sera d’ailleurs la toute première course sur le Vieux Continent. « Et selon mes informatio­ns, ce garçon pourrait puis, on est à la maison, alors on peut profiter du soutien de sa famille et de ses amis. Ça donne encore plus de force.

Le circuit est très roulant. Avez-vous, ou non, échafaudé une stratégie de course ?

Il n’y a pas vraiment de tactique à avoir. L’essentiel, dans la mesure où, tous, nous nous sommes fixés des objectifs chronométr­iques, est d’adopter la bonne allure. Autant sur un  bornes, on peut se permettre de partir un peu vite et de gérer ensuite la souffrance, autant sur un semi, il faut régler son effort. Se programmer pour être le bien mettre tout le monde d’accord, glisse à son endroit le président de la société organisatr­ice. Ce pourrait être ‘‘LA’’ surprise, comme il peut tout aussi bien exploser en vol. Reste, en tout cas, que si l’on attribue traditionn­ellement les dossards en fonction des temps d’engagement, il se pourrait bien, toujours selon mes sources, que pour trouver le plus régulier possible. On sait que, dimanche, ça vainqueur dans les start-lists, il faille cette fois descendre au-delà du numéro 2... ». Les Kenyans Amos Mitei et Nicodemus Kipkurui seraient donc, eux aussi, à surveiller comme le lait sur le feu... Une chose, en tout cas, est d’ores et déjà actée, presque gravée dans le marbre. Inévitable­ment, ce sera en effet, à nouveau, un coureur

va partir vite et qu’il y a des chances pour que vous ne revoyiez plus, avant la ligne d’arrivée, les hommes qui joueront la gagne...

Oui, il y a une très grosse différence de niveau entre ces athlètes et nous, qui constituon­s la masse. De suite, effectivem­ent, les écarts se font, même s’il y a toujours un ou deux gars qui essayent de suivre le rythme. Entre les Kenyans qui tournent entre h’/h’ et ceux qui finissent aux alentours de h, bien souvent, il n’y a quasi personne. En fait, ce sont deux courses dans la course. venu des hauts plateaux africains qui marquera de son empreinte cette 27e édition. Jusqu’à effacer le record de Bernard Koech (59’57’’), établi ici même en 2012 et longtemps enregistré comme la meilleure performanc­e jamais réalisée sur le sol français ? Une hypothèse que Pascal Thiriot n’exclut pas totalement, d’autant que les pré- -Le10km - La Niçoise - Le Haribo Teens run Le Haribo Family run Soit, au total, le nombre de participan­ts attendus sur cette e édition. Loin d’être un record, bien sûr, mais le mouvement de grève qui impacte actuelleme­nt le trafic SNCF a, selon Pascal Thiriot, l’organisate­ur, engendré  à  % de défections.

visions laissent envisager un réel « mieux » au niveau de la météo. « Effectivem­ent, c’est possible, même si, faute de densité, ça me paraît quand même un peu compliqué. En fait, ça serait bien plus jouable s’il y avait le double d’athlètes à se tirer la bourre en tête de course... » Il y a 6 ans, Bernard Koech, n’avait eu cure de ce genre de considérat­ions et, après avoir fait exploser le peloton, s’était lancé dans un sacré numéro en solitaire. Preuve qu’un tel scénario n’a rien d’utopique et que tout, aujourd’hui, peut finalement arriver.

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(Photo Cyril Dodergny) Une foule dense est attendue demain matin au départ du Running Day de Nice.
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(Photo DR)

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