Nice-Matin (Cannes)

Appel à nos lecteurs Mai  comme vous l’avez vécu

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Face au «choc démographi­que » du vieillisse­ment, Emmanuel Macron s’est engagé à s’atteler au chantier du financemen­t de la dépendance, en évoquant deux pistes possibles. «Nous avons aujourd’hui environ 1,5 million de personnes qui ont plus de 85 ans ; à l’horizon 2050, ce sera 5 millions», a souligné le chef de l’État dimanche soir. «On va investir parce qu’il n’y a pas d’autre choix», a-t-il ajouté, soulignant que les personnes arrivent en maison de retraite de plus en plus âgées et de plus en plus dépendante­s. Deux députées (LREM et LFI) ont estimé à plus de 200000 les recrutemen­ts nécessaire­s dans les quatre ans, pour un coût compris entre 7 et 10 milliards d’euros.

Déjà  milliards d’euros publics

Les services statistiqu­es du ministère de la Santé ont chiffré en octobre à près de 24 milliards d’euros les dépenses publiques – État et départemen­ts – liées à la dépendance en 2014 (soins de santé, perte d’autonomie et hébergemen­t), soit 1,1 point de PIB. Et selon leurs projection­s, elles dépasserai­ent 2 points de PIB en 2060. En outre, 6,3 milliards d’euros sont financés par les ménages: la somme restant à la charge des résidents des Ehpad après aides publiques est évaluée à 1 758 euros par mois en moyenne, pour une pension de retraite moyenne de 1376 euros bruts. Au-delà des besoins à court terme, Emmanuel Macron a pris « l’engagement solennel » de «construire un financemen­t pérenne». Évoquant la présentati­on de « travaux » au «deuxième semestre de cette année», il a souhaité «qu’entre la fin de l’année 2018 et l’année 2019 nous puissions poser les bases».

Journée de solidarité : la CFDT opposée

Interrogé sur l’idée d’une 2e journée de solidarité (1), évoquée la semaine dernière par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, Emmanuel Macron a jugé cette piste «intéressan­te» : «Je ne suis pas contre, il faut le regarder. » Une possibilit­é à laquelle la CFDT s’est d’ores et déjà dite opposée, la jugeant «injuste et loin d’être à la hauteur des enjeux». Interrogé sur l’instaurati­on d’un cinquième risque dédié à la dépendance au sein de la Sécurité sociale, aux côtés des quatre branches existantes (maladie, accidents du travail, retraites, famille), le chef de l’État a évoqué l’option de «construire en effet des mécanismes de Sécurité sociale» qui permettrai­ent de faire les investisse­ments nécessaire­s et de «penser l’organisati­on collective dont nous avons besoin». Ce «cinquième risque» avait déjà été promis puis abandonné par Nicolas Sarkozy durant son quinquenna­t (2007-2012). Il figurait aussi dans le programme présidenti­el 2017 de Marine Le Pen, et avait été chiffré par l’Institut Montaigne à «9,2 milliards d’euros à court terme et de l’ordre de 16,6 milliards à l’horizon 2060». François Hollande a pour sa part fait voter la loi sur le vieillisse­ment, en vigueur depuis 2016 et dotée de 700 millions d’euros par an. Elle est centrée sur le maintien à domicile, une deuxième étape plus ambitieuse ayant été abandonnée pour raisons budgétaire­s. Il y a  ans, les Alpes-Maritimes et le Var connaissai­ent, eux aussi, la fièvre de Mai- : au lycée Dumont-d’Urville à Toulon, à la faculté des lettres de Nice, à Sud-Aviation à Cannes ou aux chantiers de La Seyne, pas un jour sans un tract, une prise de parole, une manif’. Lycéens, étudiants ou salariés, ils ont forgé, pendant ces quelques semaines, des conviction­s pour la vie... ou pas. De l’autre bord, ils étaient des milliers, le er juin, à défiler à Nice ou à Cannes pour soutenir le général de Gaulle. Vous vous souvenez de cette période ? Vous avez pris part au mouvement ? Dans un camp ou dans l’autre ? Un demisiècle plus tard, votre témoignage est d’autant plus précieux. Il a une valeur quasi-historique. Merci de nous raconter votre Mai-, par écrit ou en nous laissant vos coordonnée­s, par e-mail à temoignage­s@nicematin.fr

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