Tara a jeté l’ancre au sanctuaire de la Garoupe
Une exposition retraçant l’épopée arctique de la goelette a été inaugurée, hier, en présence d’Etienne Bourgois, co-propriétaire, avec sa mère Agnès B, de ce «miraculeux bateau»
Je suis heureux que cette exposition soit présentée, ici, dans ce lieu qui nous est cher. Dans cette ville que nous aimons ». Beaucoup d’émotion, hier, dans la petite chapelle du Calvaire où l’exposition retraçant l’expédition de la goélette Tara, dans l’Arctique, entre 2006 et 2008, a été inaugurée. Baptisée, pourrait-on dire. Tara appartient à la Fondation éponyme qui finance de nombreuses expéditions scientifiques à travers le monde. Mais, Antibes reste un point d’ancrage, tout particulier. Car, les propriétaires de ce bateau, figure de proue de la défense environnementale, sont Agnès Troublé, fondatrice d’Agnès B et son fils, Étienne Bourgois, responsable de la Fondation Tara expéditions. Des Antibois, donc, toujours très attachés à la cité ! L’exposition rappelle par des panneaux et des photos, cette extraordinaire épopée polaire : une dérive de plus de 500 jours, dans la glace et la nuit polaire. Une aventure, à la fois humaine et scientifique. Une odyssée vécue par Francis Latreille, l’un des photographes embarqués qui, entre deux expéditions en mer, à bord de L’Hermionne, actuellement, a tenu à être là. Il a notamment saisi des instants incroyables, comme un ours blanc poursuivant l’un des chiens de l’expédition (le toutou a eu la vie sauve, qu’on se rassure). Les clichés montrant le bateau prisonnier de la banquise font froid dans le dos. Sans jeu de mots. « Il fallait un bateau comme Tara pour résister à une telle pression », explique Etienne Bourgois. Ce navire est particulier. Il a d’abord appartenu à Jean-Louis Etienne qui l’a baptisé Antarctica.
Un ex voto pour N.-D de Bon-Port
Le célèbre explorateur l’a fait construire tout spécialement : 36 mètres de long et 10 mètres de large, avec une coque tout en aluminium. Puis, Peter Blake, le navigateur néo-zélandais l’a acquis, lui donnant le nom de Seamaster avant de périr dans des conditions tragiques en 2001, attaqué par des pirates. Comment Seamaster est devenu Tara, propriété d’Agnès B ? Etienne Bourgois raconte : « C’est grâce à Bernard Buigues. Il nous avait dit qu’il fallait absolument acquérir ce bateau...» « Je rêvais de l’avoir. Quand, ils m’ont dit ça y’est, on l’a. Je n’y croyais pas. Je suis heureux d’avoir transmis le virus polaire ! » sourit le célèbre découvreur de mammouths, retrouvés préservés en Sibérie. Lui aussi a voulu être présent pour cet instant antibois, très spécial, salué par Eric Pauget, député, Jacques Gente, premier adjoint et Simone Torres-Dodelin, adjointe à la culture. Car, le sanctuaire de la Garoupe compte, désormais, un nouvel exvoto. Une superbe photo de Tara, prisonnière de la glace a été bénie par le père Paul Chalard et accrochée dans la nef dédiée à NotreDame-de-Bon-Port, si chère aux Antibois. « La goélette nous a protégés. Malgré des moments très difficiles, tout le monde s’en est sorti sain et sauf », a reconnu Étienne Bourgois, en accrochant l’ex-voto. A ce jour, Tara a jeté l’ancre à Shangaï, au terme d’une étude sur les coraux. Elle rentrera à Lorient, son port d’attache, en fin d’année. Avant de repartir pour d’autres aventures.
■ L’exposition dure jusqu’au 22 mai à la chapelle du Calvaire, près du sémaphore. Pour la visiter, contacter l’association des amis de Saint-Armentaire au 06.63.18.45.59.