Nice-Matin (Cannes)

MOTO « Difficile de faire mieux »

Toujours sur un petit nuage au lendemain de son triomphe en terre sarthoise avec l’équipe F.C.C. TSR Honda France, le Grassois Alan Techer savoure cette réussite teintée de revanche

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Il voulait zapper de sa mémoire un souvenir aussi encombrant que douloureux. Celui du Bol d’Or 2017, au Castellet, où sa chute avait anéanti les espoirs de victoire de l’équipe japonaise F.C.C. TSR soutenue par Honda France (6e). Mission accomplie ! Dimanche, au terme d’une course parfaiteme­nt maîtrisée, Alan Techer a imposé avec brio la CBR1000 N°5 sur la scène majuscule du Mans, en compagnie de Freddy Foray et Josh Hook. Un premier triomphe en Endurance que le jeune Grassois n’oubliera pas de sitôt...

Alan, ça fait quoi de monter sur la plus haute marche du podium des  Heures du Mans à  ans ?

Ça fait plaisir. C’est plutôt correct, non ? (Rires) Hier soir (dimanche), franchemen­t, j’avais du mal à réaliser que je venais d’inscrire mon nom au palmarès de cette épreuve. J’étais heureux, euphorique, mais aussi très fatigué. Épuisé. En , nous avions fini deuxièmes. Depuis l’équipe a disputé des courses, franchi un palier. Moi aussi. Donc, forcément, on visait un peu plus haut. Et puis il fallait aussi effacer la déception du Bol d’Or . Là, en fait, le scénario inverse s’est produit. C’est le GMT  qui chute et nous gagnons !

Personnell­ement, pour vous, peut-on dire qu’il s’agit d’une revanche ?

Ah oui, complèteme­nt ! Ce Bol, je le gardais en travers de la gorge. Ça avait si bien commencé. Super qualif’, début de course solide... Je me sentais fort. Et patatras. Alors qu’on se bat pour la victoire, je casse la moto. Frustratio­n énorme, vous savez. Après, l’année  s’est mal terminée. Je me suis sérieuseme­nt blessé lors d’une séance d’essais à Suzuka. Donc, pour un retour, difficile de faire mieux.

Physiqueme­nt, ce fut dur de tenir la distance ?

Les trois derniers relais ont été compliqués. Très éprouvants. Je ressentais des douleurs au poignet gauche. Au bras droit, aussi. Mais mon kiné parvenait à me soulager lors de chaque pause. Il a fait du bon boulot.

Quelle a été la clé de la réussite durant ces deux tours d’horloge ?

On peut la résumer en un mot : constance. Avec Freddy et Josh, nous formons un équipage homogène. Les relais se sont enchaînés sans fausse note. Personne n’a commis d’erreur. Ni nous sur la piste, ni l’équipe côté stand.

Vous avez été surpris de voir autant de chutes et de rebondisse­ments jalonner la course ?

Non, pas vraiment, compte tenu de la météo un peu exceptionn­elle. Le mercure est monté haut. Un été avant l’heure, quoi ! Aucune équipe n’était préparée à affronter de telles conditions. Donc on savait que les pilotes et les machines allaient souffrir, qu’il y aurait pas mal de dégâts...

Une fois devant, dimanche matin, avez-vous ressenti un surcroît de pression ?

Pour nous, honnêtemen­t, la chute de la Yam’  n’a rien changé, hormis la position au classement. Jusque-là, ils allaient plus vite. Ils comptaient quatre tours d’avance. Donc, après, il fallait juste garder notre rythme, rester concentré à fond.

Deux participat­ions aux  Heures, deux podiums dont une victoire ! Le circuit Bugatti semble vous sourire...

En effet. C’est un joli taux de réussite. Le tracé du Mans a un profil un peu «stopandgo».On accélère, on freine, on accélère. Peut-être qu’il y a un feeling particulie­r pour moi. Je ne sais pas. En tout cas, il me réussit bien.

Vous voilà donc leader du championna­t du monde d’endurance. Le titre EWC, aujourd’hui, vous y pensez un peu, beaucoup ou pas du tout?

(Du tac au tac) On y songe, bien sûr. Depuis le départ du Bol d’Or, l’an dernier, c’est l’objectif numéro  de l’équipe F.C.C. TSR Honda France. Tout le monde vise cette cible. Lors de la finale qui se profile droit devant, aux  Heures de Suzuka (le  juillet, ndr), nul doute qu’on aura une belle carte à jouer. Là-bas, nos pneus Bridgeston­e constituer­ont un atout de taille.

La prochaine échéance ?

Rendez-vous dans moins de trois semaines aux  Heures du Slovakia Ring ( mai). Un virage important où l’équipe engagera pour la première fois la nouvelle Honda CBR. A nous de réussir à le négocier de belle manière...

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Alan Techer : « Les relais se sont enchaînés sans fausse note. Personne n’a commis d’erreur. Ni nous sur la piste, ni l’équipe côté stand. » (Photos AFP)
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