Nice-Matin (Cannes)

Des ânes au secours du hameau de Béroulf

Un peu plus d’une semaine après l’éboulement à Sospel, habitants et élus se mobilisent pour venir en aide aux riverains sinistrés. Parmi les solutions, des équidés pour acheminer vivres et matériels

- JULIEN AVINENT 1. Récemment nettoyés par Force 06, employés municipaux et une entreprise.

Voilà dix jours que les riverains des hameaux de Béroulf et Sainte-Sabine sont isolés du reste de la commune. Pas «enclavés » officielle­ment, car ils peuvent emprunter des sentiers pédestres

(1) pour rejoindre telle ou telle route à 15 ou 30 minutes de marche selon leur itinéraire. Mais tout de même. Dans les faits, la situation est réellement problémati­que pour les tâches au quotidien : le ravitaille­ment en nourriture des habitants et des animaux, l’eau potable, le transport de marchandis­es, la distributi­on du courrier, la communicat­ion (téléphone fixe et Internet coupés), les déplacemen­ts au travail ou à l’école…

Un hélitreuil­lage la semaine prochaine

Vendredi, la maire Marie-Christine Thouret est une nouvelle fois allée à la rencontre de ces Sospellois isolés, avec des élus et des pompiers à ses côtés. Une réunion publique à même la rue pour aborder les problèmes d’approvisio­nnement, d’urgences sanitaires, de transport, de téléphone, d’assurance, d’incendie éventuel… Et voilà que dans cette solidarité qui se met en place au village (lire ci-dessous), les ânes du producteur et élu Frédéric Soffiotti ont leur rôle à jouer. Une organisati­on en concertati­on avec l’enseigne Spar. Les équidés Martin et Isis montent désormais vivres et objets deux fois par semaine, faisant fi des chemins. Mais moyennant patience, pommes et carottes bien sûr! L’hélicoptèr­e va également venir en aide. Outre son utilisatio­n en cas d’urgence sanitaire, il sera nécessaire pour un héliportag­e prévu courant de la semaine prochaine, de 17 voitures déplacées en aval de la montagne, ainsi que du transport de marchandis­es en gros et du matériel lourd. Le financemen­t sera assuré par les habitants avec une aide de 2 000 euros de la municipali­té et un soutien de la Caisse locale du Crédit agricole. Et même si la réalisatio­n d’un nouvel accès est envisagée par l’équipe municipale depuis son élection en 2014, les obstacles s’avèrent nombreux aujourd’hui pour les élus, qui se refusent néanmoins à tout abandon des lieux: entre les difficulté­s techniques sur la faisabilit­é d’une nouvelle route, les accords fonciers avec les propriétai­res privés (pas toujours identifiés), les règles strictes d’urbanisme et environnem­entales, sans oublier le coût d’une telle opération… Autant dire que les riverains devront prendre leur mal en patience avant de retrouver leur lien rphysique avec le village.

 ??  ?? La maire de Sospel, Marie-Christine Thouret, vient régulièrem­ent à la rencontre des riverains des quartiers sinistrés pour faire le point sur la situation et les aider. (Photos Julien Avinent)
La maire de Sospel, Marie-Christine Thouret, vient régulièrem­ent à la rencontre des riverains des quartiers sinistrés pour faire le point sur la situation et les aider. (Photos Julien Avinent)
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