370 personnalités contre la venue du FN à Nice
370 personnalités ont approuvé la tribune du maire, publiée par Le Monde: «Le FN est ses alliés européens ne sont pas chez eux à Nice». Les élus PS et PRG ne l’ont pas signée. Eric Ciotti, si
Nous disons non à une fête défigurée. » «Non» à la venue du Front national le 1er mai à Nice. « Non » encore : « Le FN et ses alliés européens ne sont pas chez eux à Nice. » Dans une tribune publiée hier par le journal Le Monde sur son site internet, Christian Estrosi condamne, une nouvelle fois, le rassemblement organisé sous la houlette du MENL, le Mouvement pour l’Europe des nations et des libertés, délocalisé à Nice, mardi prochain. Un « grand événement », annoncé en mars par Nicolas Bay, le n°2 du parti lepéniste. Ce 1er mai, Marine Le Pen rendra d’abord hommage à Jeanne d’Arc à Cannes, avant de rejoindre Acropolis à Nice. Rencontres, conférences, puis meeting à 14 h 30. La finaliste de l’élection présidentielle partagera la scène avec Nicolas Bay ou encore l’Italien Matteo Salvini.
Aillagon, Johann Sfar...
Le texte proposé par le maire de Nice a été cosigné par 370 personnes, dont Jean-Jacques Aillagon ou le dessinateur et écrivain niçois Joann Sfar, selon LeMonde.fr qui publie la liste entière. Christian Estrosi y dénonce « le FN et ses amis sulfureux » .Ildétaille, entre autres : « Les Polonais du KNP dont le leader a déclaré que les femmes sont les plus faibles et moins intelligentes que les hommes ». Le maire Les Républicains a envoyé pour paraphe le texte à tous les élus municipaux. FN exceptés… Ont-ils tous dégainé le stylo? Non. Le groupe PS niçois ne l’a pas fait ! Il s’en explique par courrier au premier magistrat. Car, bien sûr, Patrick Allemand, comme Christine Doréjo et Paul Cuturello, sont « violemment hostiles à la venue du FN ». «Nous avons tou- jours été à la pointe du combat contre l’extrême droite depuis sa résurgence en 1983. Nous avons toujours pris nos responsabilités lorsque nécessaire en appelant à faire barrage au FN », rappellent-ils. Sans oublier de parler de l’élection régionale. Ils écrivent à Estrosi : « En 2015, nous avons dû retirer nos listes pour vous permettre de battre Marion Maréchal-Le Pen » .Pas besoin, donc, de s’associer à la tribune : « Nos états de service nous confèrent une certaine légitimité. »
« Récupération à des fins politiciennes »
Les élus socialistes s’interrogent cependant. « Pourquoi cette tribune est nécessaire ? » pour Estrosi. Ils assènent : « Ce n’est pas nous qui avons été photographiés avec Jean-Marie Le Pen. Pas nous qui, pendant des années, avons favorisé l’émergence d’un contexte propice au développement des idées du FN, par un discours ultra-sécuritaire et stigmatisant. » Dominique Boy-Mottard, conseillère municipale et métropolitaine PRG, n’a pas signé non plus. Elle « condamne la provocation », mais ajoute : « Nous ne sommes pas dupes des tentatives de récupération à des fins politiciennes. » Elle était prête à signer, mais « sa conclusion s’apparente à un passage en force politicien qui anticipe sur de futures échéances électorales ». Une tribune pas dénuée d’arrièrepensée ? Elle le suppose. Éric Ciotti l’a-t-il supposé aussi ? Quoi qu’il en soit, le frère ennemi à droite de Christian Estrosi l’a signée. Sans donner davantage d’explications.