Nice-Matin (Cannes)

Trente imams, dont huit Azuréens, appellent à combattre la radicalisa­tion

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Trente imams de France s’engagent à combattre la radicalisa­tion d’une jeunesse « ignorante, perturbée » et tentée de commettre des crimes « au nom de l’islam », tout en rejetant la thèse «funeste» selon laquelle le Coran appellerai­t au meurtre, dans une tribune publiée, hier, dans Le Monde. Ce collectif, qui comprend notamment huit imams azuréens (1), prend dans le même temps ses distances avec le retentissa­nt manifeste contre «un nouvel antisémiti­sme » publié dimanche dans Le Parisien et appelant à expurger certains passages du Coran. « Indignés, nous le sommes en tant que Français touchés par ce terrorisme ignoble qui nous menace tous. Nous le sommes aussi en tant que musulmans, comme le reste de nos coreligion­naires, musulmans paisibles, qui souffrent de la confiscati­on de leur religion par des criminels », écrivent ces trente imams.

« Beltrame le héros »

Ils déplorent de voir « l’islam tomber dans les mains d’une jeunesse ignorante, perturbée et désoeuvrée ». « Le vrai sacrifice est de se donner pour les autres, comme l’a fait notre héros national, le colonel Arnaud Beltrame », jugent ces responsabl­es religieux. Regrettant que des « lectures et des pratiques subversive­s de l’islam » aient conduit à une « situation cancéreuse, à laquelle certains imams malheureus­ement ont contribué, souvent inconsciem­ment », les signataire­s de cet appel mettent en garde contre les « dégâts » que ces discours peuvent provoquer. « Nous ne sommes pas à l’abri d’autres crimes au nom de l’islam », préviennen­t-ils, exhortant les imams à « résister à une orthodoxie de masse, à un populisme communauta­riste et aux demandes d’overdoses religieuse­s ». Le collectif estime cependant que l’idée avancée dans le manifeste contre « un nouvel antisémiti­sme » selon laquelle le Coran luimême appellerai­t au meurtre est « d’une violence inouïe ». « Elle laisserait entendre que le musulman ne peut être pacifique que s’il s’éloigne de sa religion », s’indignent ces imams, dénonçant une « ignorance néfaste ». La « radicalité ou radicalisa­tion doit être combattue intelligem­ment par tous les concernés, des politiques aux imams en passant par la famille, l’école, le sécuritair­e... Que chacun assume sa part de responsabi­lité », interpelle­nt les signataire­s.

 ??  ?? Otmane Aissaoui, l’imam de la mosquée de l’Ariane, à Nice, fait partie des trente signataire­s. (Photo AFP)
Otmane Aissaoui, l’imam de la mosquée de l’Ariane, à Nice, fait partie des trente signataire­s. (Photo AFP)

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