Nice-Matin (Cannes)

«On me demandetou­jours où est Jean-Marc »

Le célèbre ventriloqu­e Jeff Panacloc profite du festival Performanc­e d’acteur pour présenter son tout nouveau spectacle, ce soir, au Palais des Festivals

- PROPOS RECUEILLIS PAR CLARA INGARGIOLA--RAYMOND

Jeff Panacloc débarque à Cannes avec un nouveau spectacle sous le bras, « Jeff Panacloc contreatta­que ». Ce ventriloqu­e étonnant nous fait perdre la tête, oubliant presque que Jean-Marc n’est qu’une marionnett­e. Bienvenue dans l’univers hilarant et décapant de Jeff et ses compagnons. Des personnage­s azimutés, un rythme fou, et une aventure rocamboles­que attendent ce soir Jeff Panacloc sur la scène du Grand Auditorium au Palais des Festivals.

Comment êtes-vous arrivé sur scène ?

Mon père aimait beaucoup le spectacle. Artiste dans l’âme, il n’a malheureus­ement pas pu en faire son métier mais j’ai beaucoup baigné làdedans. Et puis j’ai touché à tout : piano, chant, magie, et finalement c’est la ventriloqu­ie qui m’est tombée dessus par hasard.

Est-ce que les marionnett­es vous permettent de vous mettre en retrait par rapport à votre humour trash et insolent ?

Je suis un peu comme ça dans la vie. Jean-Marc est en quelque sorte mon exutoire. Je me sers de mes personnage­s (y compris du mien) pour faire passer des messages. Mais je ne suis pas animé par le besoin de dénoncer, je suis plutôt là pour détendre l’atmosphère.

Quel est votre public ?

Tout le monde, j’espère ! J’ai l’avantage d’avoir un public super large et souvent dans les salles il y a des familles entières, des petits enfants aux grands parents, des grands-parents qui viennent tous seuls parfois, et des enfants qui viennent… Pas tous seuls parce qu’ils ne sont pas assez grands. Le public est très éclectique, c’est vraiment génial.

Que vous a apporté votre tournée aux États-Unis ?

C’était un rêve que j’avais. Malheureus­ement, je ne parlais pas très bien anglais. Mais par chance, un producteur m’a proposé un jour de venir jouer aux États-Unis pour la communauté française. On a fait une belle petite tournée en finissant par New York. J’ai joué devant un public qui me connaissai­t à peine. J’ai eu l’impression de repartir de zéro tout en réalisant mon rêve.

Jean-Marc est votre fidèle compagnon. Quelle est sa place ? Est-ce qu’il partage même votre lit ?

Il partage ma vie sur scène, c’est déjà beaucoup. C’est un personnage qui prend énormément de place dans ma vie en général et sur scène. C’est vrai que quand on me croise dans la rue, directemen­t on me demande toujours où est Jean-Marc. Je trouve ça génial que le public lui soit aussi attaché. J’étais parti pour prendre un petit garçon comme compagnon mais la forme de mon écriture ne convenait pas du tout. J’ai donc pris le singe parce que je trouvais ça rigolo, c’est un peu le compagnon d’Aladdin, l’ami de pleins de gens. C’est plus facile pour le public de pardonner des horreurs qui sortent de la bouche d’un petit singe.

Vous êtes polyvalent (clips musicaux, shows sur scène) et hyperactif. Quel est votre secret pour garder toujours autant d’énergie ?

Je suis un boulimique de travail. Je me réveille le matin en pensant déjà à l’avenir, à ce qu’on peut faire de plus. Je m’ennuie très vite une fois le spectacle écrit donc je réécris, je peaufine, pour avoir un texte abouti. Je puise mon énergie dans les choses qui me font marrer et j’essaie de faire avant tout ce qui me fait plaisir. Quand ça nous plaît, généraleme­nt le public nous suit.

Un nouveau spectacle : deux nouveaux personnage­s, deux nouvelles marionnett­es. Qui sont-ils ?

Jacky est le régisseur de Jean-Marc. Je me sers de lui pour dire les choses que je ne peux pas dire avec Jean-Marc. Nabilouche est la première fiancée connue et officielle de Jean-Marc. À travers elle, je me moque des codes de la télé réalité.

C’est votre première fois à Cannes. Qu’est-ce que ça a de spécial ?

Cannes sera la deuxième date de la tournée. On relance la machine doucement. C’est cool, on est super bien accueillis. J’ai hâte d’y être !

Plutôt là pour détendre l’atmosphère” Plus facile de pardonner des horreurs qui sortent de la bouche d’un singe”

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(Photo Brinkhoff Moegenburg) Sur scène, le jeune ventriloqu­e déclenche les rires !

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