Beaucoup de demandes
Jacques Pilati, ingénieur d’affaires chargé de la commercialisation d’ADISTA, opérateur de services hébergés agréé hébergeur de données de santé, remarque que « face à une telle offre de santé connectée, il y a forcément une demande. En France, le progrès technologique vient faire face aux déserts médicaux, au vieillissement de la population, à l’accompagenmenet des personnes âgées à domicile, etc. Cette transformation touche notre intimité : notre santé représente des données précieuses». Et de préciser : «Ily a dans la loi ce qu’il faut pour protéger la confidentialité de ces données.» Jean-Noël Montagné, fondateur du hackerspace de Nice, NiceLab et lanceur d’alerte, se veut moins rassurant : « Au delà de la question de l’hébergement des données, il y a celle de savoir où elles sont analysées. Est-ce une machine qui interprète ce qu’il se passe en nous de manière physiologique ? Il faut être prudent parce que l’usage de ces technologies implique une approche radicalement différente. Par ailleurs, pour se dédouaner d’éventuels problèmes, les sociétés éditrices d’applications prévoient dans les conditions d’utilisation – que personne ne prend malheureusement le temps de lire – que les données peuvent être exploitées par des sociétés tierces !» Le Dr Mickaël Cohen, neurologue au CHU de Nice, estime que « les nouvelles technologies peuvent répondre à des besoins, tant pour les professionnels que les patients. Nous, médecins, devons échanger avec les spécialistes des technologies pour que les avancées soient productives et bénéficient d’une validation scientifique. En ce moment, on assiste à une progressive prise de conscience du potentiel de ces outils.» A ce sujet, Marion Windels, en charge des aspects digitaux au sein de l’association François Aupetit, approuve : « Nous nous sommes rendus, compte, via la communauté de patients, qu’il y a un réel besoin d’outils connectés. » La structure a d’ailleurs répondu à plusieurs appels d’offre pour concevoir un programme d’éducation thérapeutique accessible par internet « une manière de répondre aux problèmatiques auxquelles sont confrontés beaucoup de patients comme la disponibilité ou la distance», souligne Eric Balez, patient-expert au sein de l’association.