A Nice, on fait comme si...
Malgré les zones d’ombre qui planent autour du club, le Gym est en course pour une troisième qualification de suite pour la Coupe d’Europe. Cela passe par une victoire contre Strasbourg
C’est à Strasbourg, une ville tournée vers l’Europe, que l’OGC Nice aborde la première des quatre dernières marches qui doit le mener à des sommets qu’il n’a jamais atteints dans son histoire. Se qualifier pour une troisième compétition européenne de suite, par le biais du championnat, ce serait un exploit sans précédent, que même les « Millionnaires de la Côte », l’équipe mythique des années 70 qui a fait rêver les Niçois et Lucien Favre, fan inconditionnel de Jean-Marc Guillou, n’ont pas touché du doigt. Pourtant, en interne, et alors que le club ne s’est rarement aussi bien porté sportivement et financièrement, des zones d’ombre persistent. Entre tous les actionnaires, c’est loin d’être l’entente parfaite, quand bien même on prétend l’inverse quand les micros sont branchés sur « on ».
Rivère-Fournier : vers le statu quo ?
Fragilisé ces derniers mois, le duo Rivère-Fournier tient pour le moment la barre. Selon nos informations, on serait même proche d’un compromis et, donc, d’un statu quo au niveau de la gouvernance. Autrement dit, Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier pourraient repartir pour un tour, ce qui ne sera pas le cas de Serge Recordier, le responsable technique de la cellule de recrutement que Monaco est venu chiper (voir ci-dessous). L’avenir de Lucien Favre semble également incertain, d’autant que le Borussia Dortmund lui fait toujours les yeux doux. En cas de départ du technicien suisse, Nice a déjà pensé à l’après, dans un scénario identique à celui de la saison dernière. L’an passé, les dirigeants niçois avaient, entre autres, établi des contacts avec Eduardo Berizzo (ex-Celta Vigo et FC Séville), Peter Bosz (ex-Ajax et Dortmund) et Oscar Garcia (exSalzbourg, Saint-Etienne et Olympiakos). Jusque-là, aucun nom n’a filtré. Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, se retrouver à jouer des coudes pour se caler dans le top 5 relève-t-il du miracle compte tenu aussi de la position du Gym après 15 journées (voir encadré) ? On a posé la question à Lucien Favre, lequel a eu très envie de répondre par l’affirmative, avant de se rétracter, avec un sourire malicieux. «Jene veux pas parler de ça, mais c’est vraiment pas mal d’en être là, a dit le Suisse, qui n’a jamais digéré la dernière intersaison. On ne s’est jamais affolé, ni excité. On a travaillé. On est devenu compliqué à jouer, mais ce n’est pas encore tout à fait ça. »
La vie sans Plea
Dans l’animation offensive, l’OGC Nice a en effet le droit de mieux faire. A Strasbourg, il n’y aura pas Alassane Plea, suspendu, pour le sortir de sa torpeur. Ce n’est pas ce qu’il fait de mieux, mais c’est pourtant bien à Mario Balotelli, qui n’a plus marqué depuis le 2 mars (contre Lille), de prendre le relais de la star du moment. Par ailleurs, rien n’interdit Allan Saint-Maximin (2 buts en Ligue 1) et Bassem Srarfi (3 buts) d’avoir l’excellente idée de faire grossir leur feuille de statistiques face à un adversaire qui joue sa survie dans l’élite et n’a plus gagné depuis neuf matchs en championnat. « Oui, oui, mais ça, ce sont des chiffres, a coupé court Lucien Favre. J’ai vu les derniers matchs de Strasbourg. Contre SaintEtienne (33e journée) , par exemple, le contenu était très bon et la défaite imméritée. Tous les matchs seront compliqués jusqu’au bout. » Au bout, c’est Lyon, en passant par Marseille et Caen. Un programme fort alléchant, avant les grandes manoeuvres…