Il acquiert 18000 € de meubles Louis XIV avec un chèque en bois
En 2015, un quinquagénaire vallaurien a acquis du mobilier d’exception sans argent et sous couvert d’une société d’antiquités. Le tribunal correctionnel de Monaco le condamne à trois mois ferme
Le marché de l’art échappe bien souvent à toute raison. Aux prix fous des enchères comme aux arnaques ! C’est la seconde motivation d’un gérant de la SARL « Isa Antiquité » qu’il faut cependant retenir dans l’affaire évoquée par le tribunal correctionnel de Monaco. Ce quinquagénaire vallaurien, aujourd’hui sans profession connue, a acquis du mobilier Louis XIV à la vente par adjudication du 27 novembre 2015, à la salle du Victoria à Monaco. Mais il a réglé la facture de 18 126 euros avec un chèque en bois. Comme le prévenu est absent à l’audience, le président Florestan Bellinzona commente le dossier.
Déjà condamné en
« Au cours de son interrogatoire à la Sûreté publique, le marchand a raconté qu’il achetait cet ensemble de meubles pour un client. Cette personne ne lui a jamais versé la somme due en retour, et il n’avait pas, à l’époque, la provision suffisante sur le compte bancaire de sa société. Afin de régler le problème à l’amiable, les plaignants ont accepté délais et mensualités pour solder sa dette. Mais à ce jour, l’individu n’a pas payé le moindre euro. » À la suite de l’enquête fouillée et menée avec célérité par les inspecteurs monégasques, apparaît un personnage fanfaron et menteur. Car le chèque émis a été tiré sur un compte clôturé en... 2013 ! Dès lors, l’argument de bonne foi du prévenu, déjà condamné en 2002 pour abandon de famille, est battu en brèche. Me Clyde Billaud, aux intérêts des études de Mes Marie-Thérèse Escaut-Marquet et Claire Notari, en profite pour rappeler le contexte de la transaction. « Le paiement par chèque avait été accepté, car il s’agissait d’un client connu pour avoir déjà participé à plusieurs ventes. Malgré les facilités de paiement, il n’a rien versé et il n’a jamais plus répondu aux convocations de la Sûreté publique. Après une demande de renvoi le 20 février dernier, il est absent à cette audience et très silencieux. La partie civile a subi un préjudice financier car elle a dû payer le vendeur. La peine doit être très sévère et obligez le fautif à régler une somme globale de 25 000 euros. » Le procureur Cyrielle Colle va droit au but : « Monsieur est un escroc sous couvert d’une société d’antiquités sans adresse ! Il faut les poursuivre ensemble afin que cessent de tels agissements. Une peine d’amende de 1 000 euros pour la société ; trois mois ferme pour l’escroc. » Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public et attribuera à la partie civile la somme de 20 000 euros.