Nice-Matin (Cannes)

Le cri du coeur de Philippe pour retrouver son Djungo

Sans domicile fixe, ce trentenair­e vit un cauchemar depuis la disparitio­n de son fidèle compagnon. Soutenu par le mouvement associatif, il remue ciel et terre pour le trouver

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Crève-coeur. Lorsque Philippe retrace les quinze derniers jours qu’il vient de vivre, il ne peut refréner ses larmes. Sort un mouchoir de sa poche. Craque l’espace de quelques secondes. Se reprend. S’excuse. Avale une bouffée d’air frais. Et évoque son inséparabl­e, sa moitié, son ombre. Djungo. Son bonheur qui, aujourd’hui, lui manque à en crever. Et franchemen­t, l’expression n’est pas galvaudée. En ravalant un hoquet, il part à nouveau sur les traces de son meilleur ami. Un croisé Griffon/Labrador avec qui il partage son quotidien de sans domicile fixe. Un chien dont il s’occupe depuis tout petit. Et ça fait neuf ans que ça dure : « On ne s’est jamais quittés. C’est la première fois qu’il disparaît comme cela… » Drame. Il cherche sans relâche la truffe de son compagnon depuis le 16 avril. « Je vis dans une tente. Le matin, il n’est pas toujours à côté de moi. Alors, je ne me suis pas inquiété », raconte l’inconsolab­le propriétai­re du toutou qui ne trouve aucune trace de Djungo aux abords du parking du Fort Carré où il passe ses nuits. Aussitôt, il arpente toute la cité des Remparts et les villes voisines. Et toque à la porte de personnes qui peuvent l’aider.

«Il est gentil, bien soigné, bien nourri »

Comme Micheline Claerr, bénévole aux Restos du coeur d’Antibes et au dispensair­e SPA du Cannet : « Je m’occupe des animaux des SDF. Je connais bien Philippe et Djungo, c’est même notre mascotte aux Restos ! Tout le monde l’adore : il est si gentil. Il est bien nourri et soigné. C’est terrible ce qui arrive…»

« Son chien, c’est sa raison de vivre »

En souffrance, Philippe garde l’espoir de le retrouver grâce à Marie Pelou, membre active de la Protection animale. Les disparitio­ns, elle connaît. Les enquêtes ? Aussi. « On retrouve des animaux des semaines après, des kilomètres plus loin. » Concernant Djungo, elle a d’ailleurs sa petite idée… « Ce sont peut être des personnes qui ont pensé que Djungo était tout seul, perdu ou malheureux dans la rue et qui l’ont recueilli. Si c’est le cas, il faut que Djungo retrouve Philippe. Il est heureux avec lui. Il doit lui manquer également. » Un message (voir encadré) relayé sur les affiches placardées ça et là et sur les réseaux sociaux où la bonne bouille du toutou s’affiche en format XXL. Et une attente qui, jour après jour, plonge un peu plus l’homme de 39 ans dans le chagrin. « C’est sa raison de vivre, souligne Micheline Claerr. Il faut que tu manges, ne te laisses pas dépérir , lance Marie Pelou à Philippe : «Tu n’es pas tout seul. » Une bouffée d’énergie pour tenir encore. Pour y croire. Pour Djungo.

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(Photos DR et J.-S. G.-A.) Aux côtés de ses soutiens, Philippe cherche désespérém­ent son fidèle compagnon.
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