Une escroquerie au financement participatif ?
L’affaire débute début mars dernier. Lucas Goreta a été interpellé à Biot et placé en garde à vue, puis transféré au tribunal d’Annecy, là où se trouvait son dernier domicile connu. Pour financer ses inventions, le P.-d.g. de Rifft - Research & Innovation for future technologies - multipliait les opérations de crowdfunding. Il avait même créé sa propre plateforme de financement participatif… en Angleterre. Lucas Goreta aurait ainsi réussi à lever plus de millions d’euros en l’espace de deux ans auprès dix mille souscripteurs ! La start-up azuréenne proposait à ses financeurs de leur reverser des royalties sur les ventes futures des produits qu’elle développait. Dont le bracelet connecté CT Band, censé s’adapter à n’importe quelle montre et qui avait reçu deux Awards à Las Vegas l’an dernier. Avec de telles inventions et un taux de redistribution promis aux « donateurs » de % sur son chiffre d’affaires, pour une mise de départ qui n’excédait pas les euros, Rifft n’avait eu aucun mal à collecter des fonds. Le hic, c’est que la mise sur le marché des produits était sans cesse repoussée. Certains investisseurs se sont donc impatientés et ont saisi la justice... La justice qui connaissait déjà Lucas Goreta. Pour une précédente affaire d’escroquerie, il avait été condamné en à mois de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de gérer une entreprise. À l’époque il était question de fonds de pension, et les diamants faisaient office de produits high-tech. Mais les montages financiers étaient néanmoins assez similaires et ressemblaient à ce qu’on appelle un montage de Ponzi. Une structure pyramidale où les souscripteurs financent avant tout le train de vie de ceux qui sont à son sommet. Ce qui, en son temps, avait d’ailleurs fait la fortune d’un certain Bernard Madoff… Et qui, en France, est totalement interdit.