Sécurité : les forces de l’ordre se préparent à la vague estivale
Ce n’est pas évident tous les jours au vu de la météo, mais l’été approche ! Et les services de l’Etat ne l’ont pas attendu pour préparer la saison. L’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, les incendies de l’été 2017 à Castagniers ou à Carros illustrent, dans des registres différents, les risques multiples auxquels fait face la Côte d’Azur. Hier à Nice, la préfecture des AlpesMaritimes a réuni ses protagonistes en matière de sécurité afin de dévoiler leurs plans d’action. Résumé.
Renforts attendus
« 2017 a marqué un tournant stratégique. Après avoir mis à l’essai de nouvelles techniques de sécurisation, on est dans le peaufinage », expose Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet. Comme souvent, motus sur les effectifs attendus en renfort. « Mais nous avons bon espoir que les besoins du département soient couverts avec le renfort des forces mobiles ». Principale qualité requise : « La polyvalence. » En témoignent les maîtresnageurs-sauveteurs CRS. Des policiers peu à peu désengagés des plages ces derniers étés. Jean-Gabriel Delacroy annonce qu’ils seront reconduits sur celles de Villefranche et Cap-d’Ail, et remplacés par des pompiers à Vallauris Golfe-Juan. De son côté, le commissaire divisionnaire Rabah Souhi, chef du service de sécurité et de proximité de Nice, distingue « trois axes de travail. Sécuriser les événements festifs en lien avec les partenaires territoriaux et avec des moyens supplétifs. Assurer la sécurité de nos concitoyens en tenant compte de la présence de nombreux touristes, cibles des voleurs. Et veiller à la sécurité routière. » La panique déclenchée par une détonation lundi dernier à Nice, et la perspective du Mondial de foot, disent les enjeux en termes de sécurité publique.
Vigilance partout
Les militaires de l’opération Sentinelle, eux, « seront encore plus mobiles qu’avant », promet le lieutenant-colonel Philippe Bocquet, délégué militaire départemental. La menace terroriste reste sensible. Et pas seulement dans les grandes villes. « Face au risque terroriste, il n’y a pas de petite et grande commune ! Il y a un risque, point. On l’a vu en Allemagne ou lors de l’attaque du Super U », insiste le lieutenant-colonel Henri-Louis Deiber, commandant en second du groupement de gendarmerie des A.-M. Ses 863 militaires compteront sur le renfort de 80 gendarmes mobiles, et d’un détachement équestre de la Garde républicaine à Cagnes-sur-mer.
Halte aux feux
La pratique des loisirs à la mer et en montagne mobiliseront les sapeurs-pompiers cet été. Mais la lutte contre les feux de forêt retiendra aussi leur attention, après la recrudescence de l’été 2017 : « Quatre feux significatifs, 136 départs de feu et 640 ha brûlés », rappelle le colonel Marc Genovese. Au nom du Sdis 06 (Service départemental d’incendie et de secours), il appelle au respect des consignes de sécurité. Car hormis lors d’impacts de foudre, « les feux sont d’origine humaine, qu’elle soit volontaire ou accidentelle ». Pour appuyer les troupes au sol, trois hélicoptères bombardiers d’eau seront une fois encore loués pour l’été, avec une doctrine opérationnelle : « Priorité au feu naissant. » Charles-Ange Ginésy, président du Sdis et Eric Ciotti, rapporteur du budget Sécurité civile à l’Assemblée, craignent la défection des Tracker sur la base de Cannes-Mandelieu. Ils ont écrit au ministère de l’Intérieur « pour lui demander d’y maintenir l’affectation d’appareils bombardiers d’eau. »