Nice-Matin (Cannes)

Thomas Langmann sera jugé fin août pour “harcèlemen­t sur conjointe” Tampons et serviettes périodique­s : quand les règles coûtent cher

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Soupçonné d’avoir harcelé et menacé son épouse, la journalist­e niçoise Céline Bosquet, le producteur Thomas Langmann a été placé sous contrôle judiciaire hier. Lors de sa garde à vue qui a duré presque quarante-huit heures, la confrontat­ion avec sa femme a été « tendue ». Il sera jugé fin août devant le tribunal correction­nel pour « harcèlemen­t sur conjointe » révèle le site Internet leparisien.fr C’est en  que Céline Bosquet décidait de le quitter après quatre ans de mariage, l’accusant de l’avoir harcelée de messages d’insultes et de menaces à la suite de la rupture. Le producteur s’est vu interdire d’entrer en contact avec cette dernière. Aucune injonction de soins n’a été ordonnée, précise le quotidien national. Céline Bosquet reprochera­it au père de ses deux enfants ses fréquentat­ions avec une figure proche du banditisme, ainsi qu’une addiction à l’alcool. Thomas Langmann est également visé par une autre plainte, déposée par son demi-frère Darius Langmann en . Là aussi, une histoire de harcèlemen­t suite à un litige sur l’héritage de leur père Claude Berri, décédé en . (Photo AFP) Elles sont sans-abri, travailleu­ses pauvres ou étudiantes et partagent la même angoisse : chaque mois, elles se demandent où trouver l’argent pour acheter leurs protection­s hygiénique­s. Encore taboue en France, la « précarité menstruell­e » commence à être prise en compte par les autorités, bousculées par les associatio­ns. « C’est un produit incontourn­able et pourtant, il m’arrive de me demander s’il n’est pas possible de faire l’impasse sur cet achat tellement c’est cher », raconte une étudiante parisienne qui souhaite rester anonyme. Étudiante en droit, son unique ressource, c’est sa bourse d’étude, soit à peine plus de 500 €/mois avec lesquels elle doit payer sa chambre de bonne, ses courses, son abonnement de téléphone et de métro. Alors, « les six à sept euros de serviettes chaque mois sont un vrai poids dans le budget », dit-elle le regard dans le vide. Pour les associatio­ns, les femmes dépensent chaque mois entre cinq et sept euros en protection­s hygiénique­s même si ces chiffres peuvent varier selon les cas. Signe de l’ampleur du phénomène, depuis le 1er avril, une mutuelle étudiante – la LMDE – propose à ses adhérents de rembourser jusqu’à 25 €/an de protection­s hygiénique­s sur démonstrat­ion du ticket d’achat. Une première. Habituelle­ment présente dans les pays en voie de développem­ent, cette forme de précarité existe aussi dans les pays riches, dont la France. Infirmière dans un lycée de Seine-Saint-Denis, Claire en a fait le constat : « Il y a quelques années, j’étais en poste dans un lycée en plein coeur de Paris et je n’avais quasiment aucune demande. Aujourd’hui, j’ai près de 400 demandes de serviettes hygiénique­s par an. A cette échelle, ça pose un problème de budget, je ne peux plus gérer.» Selon elle, « beaucoup de filles ont honte et n’osent pas aller voir l’assistante sociale car on est dans quelque chose qui touche à l’intime, de privé, que l’on veut garder secret ».

Les Restos du coeur en première ligne

Cette « barrière symbolique », qui empêche ces femmes de parler de leur situation, Brigitte Miché, coordinatr­ice des missions sociales aux Restos du coeur, en a été témoin. Dans les centres où affluent les bénéficiai­res de l’aide alimentair­e, elle raconte avoir vu des femmes rebrousser chemin lorsque les bénévoles n’étaient que des hommes. Il y a aussi ces mères de famille qui lui chuchotent : « Vous reste-t-il des serviettes ? » Les Restos font partie des rares associatio­ns alimentair­es à distribuer des protection­s périodique­s.

« Du papier toilette » à la place

Mais la situation est beaucoup plus dramatique pour toutes celles qui n’ont pas de toit. Maria, à la rue depuis plusieurs mois raconte avoir dû, à plusieurs reprises, « mettre du papier toilette ou du coton » lors de ses règles : « Dans certains centres d’hébergemen­t, on nous donne du savon, du shampooing mais pas de serviettes. » En France, le débat autour des protection­s hygiénique­s avait défrayé la chronique en 2015, au moment des discussion­s sur le taux de TVA qui leur était appliqué. Grâce à la mobilisati­on de collectifs féministes, il avait été ramené à 5,5 %. Pourtant, observe Tara Heuzé, fondatrice de l’associatio­n Règles Élémentair­es, « la baisse de la TVA n’a pas été répercutée sur les prix. Finalement, c’est un cadeau que l’on a fait aux marques », qui règnent sur un marché estimé à plusieurs milliards de dollars.

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L’embarras du choix au rayon des protection­s périodique­s. Sauf pour les prix... (DR)
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