Nice-Matin (Cannes)

Avec Mercy, « objectif victoire à l’Eurovision »

Le patron de la délégation française pour l’Eurovision, Eodardo Grassi, croit dur comme fer aux chances de victoire samedi prochain du groupe Madame Monsieur, dont la chanteuse est vençoise

- PROPOS RECUEILLIS PAR GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Edoardo Grassi est depuis trois ans à la tête de la délégation française pour l’Eurovision. Un passionné, qui défend à fond la carte du groupe Madame Monsieur, avec sa chanson Mercy, pour la finale de l’Eurovision à Lisbonne, le 12 mai, devant 200 millions de téléspecta­teurs. C’est la première année que le public français est invité à choisir le groupe qui les représente­ra (1). La France a gagné cinq fois l’Eurovision. Une sixième cette année avec une chanteuse vençoise ? Edoardo Grassi y croit. Interview.

Quelles ambitions pour cette édition de l’Eurovision à Lisbonne ?

Je dois être très sincère, et je vous garantis que je n’aime pas trop dire cela, mais je pense que nous avons un projet extrêmemen­t fort cette année. Non seulement par la puissance du message que nous portons, de fraternité et d’inclusion, mais surtout car il y a un vrai engouement depuis trois ans autour de la candidatur­e France. Et nous sommes plus ancrés que jamais dans la presse internatio­nale cette année.

L’objectif, le top  ?

Non, l’objectif c’est la victoire. Après, si ce n’est pas le cas, évidemment le top , c’est-à-dire faire mieux que la sixième place d’Amir en .

Tel Aviv, Amsterdam, Madrid, Londres, c’est une véritable campagne européenne que vous avez menée ces dernières semaines avec Madame Monsieur…

Absolument. C’est un mélange de scènes, de télés, d’interview presse écrite, radio, Web. Aller dans ces villes-là, c’est fondamenta­l pour le groupe, qui se rode ainsi aux interviews dans des langues étrangères. C’est non seulement une campagne pour fidéliser le public étranger à notre propositio­n artistique, mais c’est aussi un vrai entraîneme­nt. Ce qui est intéressan­t, c’est qu’en quelques semaines, il y a eu une vraie évolution du groupe. Ils étaient déjà expériment­és avant l’Eurovision, mais là ils défendent non seulement le groupe mais un pays.

Qui faut-il convaincre ?

Il est difficile de dire que nous avons touché l’ensemble du public car l’Eurovision c’est  millions de téléspecta­teurs. On est loin de les toucher. Mais la sphère que nous avons rencontrée peut les aider. Ce qui est intéressan­t par exemple, c’est que des sites Internet et des médias gigantesqu­es en Allemagne nous notent parmi les favoris. Billboard nous a

() interviewé­s. Tout cela est important.

Le message de la chanson Mercy, atout ou handicap ?

Je pense que la force du groupe Madame Monsieur, leur propositio­n artistique, est plus importante que le message. N’oublions pas que de nombreux téléspecta­teurs ne comprendro­nt pas le sens de la chanson. Beaucoup ne la découvriro­nt que ce soir-là. La chanson Mercy représente un message d’inclusion et de fraternité. Mais au centre de l’histoire, il y a d’abord le groupe Madame Monsieur. Je dirais quand même que ce thème est un atout car il a permis d’écrire cette chanson. Un handicap si cela éclipsait les artistes.

La petite Mercy a été retrouvée, votre sentiment ?

L’histoire de Mercy, retrouvée, est sortie à la lumière, dans les médias, mais nous nous dissocions de tout cela. On touche là à l’intimité d’une personne en détresse. Nous avons un projet artistique à défendre, nous ne voulons pas laisser penser à une spéculatio­n autour de cet enfant pour gagner l’Eurovision. D’ailleurs le groupe savait depuis longtemps qu’une équipe l’avait retrouvée, mais ils n’en ont pas parlé. Nous sommes très heureux de cette bonne nouvelle mais nous devons faire attention à ce que le travail des médias ne soit pas trop intrusif avec la maman et l’enfant. Tout simplement pour ne pas donner de faux espoirs à des personnes qui sont dans une terrible situation. Personne n’a vraiment de pouvoir sur leur devenir. Madame Monsieur les aideront dans le silence [ils vont créer une associatio­n, ndlr], mais ils ne feront pas ce travail dans la lumière.

1. L’émission de présélecti­on sur France 2 dont la finale a désigné le groupe Madame Monsieur le 27 janvier dernier.

2. Hebdomadai­re musical de référence aux Etats-Unis, très suivi par l’industrie du disque.

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(Photo France Télévision­s) Edoardo Grassi, responsabl­e de la délégation française de l’Eurovision.

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