Déchets alimentaires: à vos marques, prêts, triez!
Pégomas, Auribeau et La Les collectes inaugurales ont lieu aujourd’hui et demain à Roquette. Une expérimentation inédite dans le département, qui vise à s’étendre à l’agglo
Aux bacs, citoyens ! Finies, les réunions, les enquêtes de terrain et les livraisons de matériel aux particuliers : après des mois d’expérimentation auprès des 7 600 foyers concernés, la collecte des déchets alimentaires, initiée par la Communauté d’agglomération du Pays de Grasse, entre dans sa phase concrète. La partie sud de Pégomas et La Roquette-sur-Siagne essuient les plâtres aujourd’hui, avec la tournée inaugurale (5 h-12 h), qui se répétera dorénavant chaque lundi. Et remplacera – c’est le but de la manoeuvre – l’une des deux collectes des ordures ménagères (1). Même chose pour Pégomas nord et Auribeau-sur-Siagne, avec une première tournée prévue demain (mêmes horaires). Un lancement, inédit dans le département, qui a mis à contribution les agents de terrain. Vendredi, les équipes de Plastic Omnium slalomaient encore de particulier en particulier, pour livrer les kits. Au choix: composteur individuel ou bac marron (avec bio seau et sacs). S’il ne dispose pas « de chiffres précis », Wandrille Perrot, manager des équipes de livraison, assure : « Depuis mi-avril, nous avons 12 camions qui circulent tous les jours. » Marc Combe, conseiller municipal à Pégomas et présent lors d’une visite, évoque, lui, « près de 500 composteurs distribués dans la commune. » L’élu rappelle : « Les ordures ménagères nous coûtent le double de la moyenne nationale. Il faut stopper l’hémorragie. Les gens doivent comprendre que ça dépend d’eux. Si tout le monde s’y met...»
Pour la planète et le porte-monnaie
La maîtrise des coûts et l’anticipation de la loi (2), nerfs de la guerre. Là où le traitement des emballages (27€ par tonne), des papiers (70€) ou du verre (12€) rapporte de l’argent à la collectivité, celui des ordures ménagères lui coûte 142€, toujours par tonne. Ainsi, si l’expérimentation fonctionne, elle devrait logiquement s’étendre sur l’agglomération et influer positivement sur la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. « Nous avons un beau panel de 15 000 habitants pour se tester, poursuit Marc Combe. Qui demeure prudent: «Il y aura forcement des bugs au départ. Surtout qu’avec les résidences secondaires, toute une population qui n’est pas briefée va arriver. Je pense qu’il faudra au moins six mois pour lancer tout cela et faire un premier bilan. » Christelle Leconte, habitante de Pégomas livrée ce jour-là, n’a, elle, pas hésité : « Je suis convaincue par le tri. Nous le faisons depuis six ans et avons diminué nos ordures ménagères de moitié. Au-delà des taxes, je pense à la planète. J’ai trois enfants, je veux les éduquer à ça. Après, ce n’est plus une contrainte, ça devient un réflexe. » Qui, de plus, comparativement au temps quotidien que nous passons – simple exemple – sur nos chers écrans, n’a vraiment rien de chronophage. Alors...
1. Une tournée des ordures ménagères est maintenue chaque vendredi pour La Roquette et Pégomas Sud, et chaque samedi pour Auribeau et Pégomas Nord. 2. La loi de transition énergétique pour la croissance verte impose aux collectivités le tri des déchets alimentaires à la source d’ici 2 025.