Nice-Matin (Cannes)

Nice l’a bien cherché...

Battu à Marseille au terme d’un non-match, le Gym a sans doute dit adieu à ses derniers espoirs de cinquième place. Il pointe ce matin à trois points de Rennes à deux journées de la fin

- A MARSEILLE, VINCENT MENICHINI

Le Gym est tombé à Marseille. Il a surtout déçu, tant il n’a rien fait pour profiter du coup de mou de Saint-Etienne qui avait perdu quelques heures plus tôt à domicile contre Bordeaux (1-3). Face à un adversaire qui s’en est sorti à l’énergie, mais aussi avec une bonne dose de talent, incarné en premier lieu par Dimitri Payet, il y avait pourtant la place pour faire mieux que cette bouillie. Encore fallait-il en mettre un peu plus dans tous les domaines, et notamment celui de la technique, ce que le seul Mario Balotelli a réussi à mettre en pratique. Lui ne s’est pas raté, comme souvent quand il le décide... Avec cette défaite – la première depuis cinq journées –, les Niçois se retrouvent dans une situation peu enviable. Pire, ils ont sans doute vu s’envoler leurs derniers espoirs de cinquième place. Pour revoir l’Europe, ils devront battre Caen, ne pas perdre à Lyon et ensuite prier pour que leurs concurrent­s perdent des points en route. Le chef-d’oeuvre

de Balotelli Cela avait pourtant démarré comme dans un rêve avec un but de Mario Balotelli qui, sur le coup, a rappelé ce qu’était un attaquant de classe internatio­nale. Alors, certes, l’Italien n’est pas un coureur de fond, mais quand viendra l’heure des adieux, à savoir dans deux matchs, on se souviendra avant tout de cette aisance face à la cage et de cette propension à flamber dans les grands rendez-vous. Hier soir, dans l’atmosphère brûlante du Vélodrome, « Super Mario » a encore frappé. Il a montré la voie, mais hélas pas grandmonde ne l’a suivi, à commencer par son milieu de terrain qui a pris la marée et eu un mal fou à se sortir du pressing impulsé par Anguissa. Seri, Cyprien et LeesMelou sont tombés dans la marmite et n’y sont jamais vraiment ressortis, passant leur match la tête à l’envers. Ils ont été rejoints par SaintMaxim­in qui, hormis sur un ballon en retrait pour Balotelli, ne s’est jamais montré à son avantage, ce qui n’a rien d’une surprise compte tenu de ses dernières sorties pour le moins poreuses.

Payet, lui, a du caractère

L’égalisatio­n marseillai­se est venue d’un ballon perdu par Seri – qui avait déjà fait le coup la saison dernière –, suivi d’un duel perdu bien trop facilement par Souquet et d’une défaillanc­e de la charnière Dante-Marlon qui a permis à Germain de faire sa spéciale. Cela fait beaucoup dans une même action ! Malgré les 120 minutes disputées jeudi à Salzbourg, Marseille volait. Nice, lui, a pioché et perdu complèteme­nt le fil d’un derby qu’il n’aura jamais joué comme il l’aurait dû, qui plus est quand on prétend décrocher l’Europe en fin de saison. Au coeur de la seconde période, Njie, tout juste entré, a pris Dante de court, fait danser Benitez pour offrir à Payet le but de la victoire. Exemplaire en Autriche quelques jours plus tôt, le capitaine olympien a resservi de l’étoilé, comme pour rappeler à Didier Deschamps que sa place était bel et bien en Russie cet été et non pas sur un transat. C’est ce qui s’appelle avoir du caractère, ce qui a cruellemen­t fait défaut au Gym qui s’avance vers une fin de saison à espérer, au mieux, une sixième place. Car, pour le top 5, cela tient désormais du miracle, puisque Rennes est à trois points et bénéficie d’un goal-average beaucoup plus avantageux (+4 contre -1).

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(Photos AFP) Payet et l’OM au-dessus du Gym de Cyprien et Souquet hier.

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