Nice-Matin (Cannes)

La démocratie en chantier

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Dans partiel, pour efficace une la le torpeur (sic) démocratie premier est de passé volet cette plus aussi du semaine représenta­tive, Projet inaperçu de de loi farniente qu’une constituti­onnelle responsabl­e starlette à temps et en Il ne goguette devrait pas sur tarder, la Croisette. pourtant, à soulever quelques contestati­ons. Non du côté de l’Assemblée nationale, où la cohorte des députés marcheurs fera contre mauvaise fortune stricte discipline, quand bien même la réforme menace le sort de nombre d’entre eux – par la réduction de  % des parlementa­ires – et leur influence – du fait de la restrictio­n du pouvoir d’amendement. On peut compter, en revanche, sur le Sénat et son ombrageux président, Gérard Larcher, pour dénoncer promptemen­t ce qu’il estime être une remise en cause matoise de notre sacro-saint parlementa­risme. N’en déplaise à leurs contempteu­rs chroniques et têtus, nos parlementa­ires bossent beaucoup. Il est néanmoins possible de rationalis­er leur ouvrage. L’hémicycle est la face théâtrale, la péroraison surjouée, caricatura­le, d’un tricotage de la loi qui s’élabore en amont, dans des commission­s qui turbinent à plein régime. En ce sens, la limitation des amendement­s, qui prolifèren­t souvent comme autant d’obstructio­ns tactiques, ne nuira pas, au contraire, à la qualité législativ­e. Pas davantage la réduction du nombre de députés et sénateurs, beaucoup

l’admettent mezza voce, à la stricte condition que

chaque territoire, jusqu’au moins peuplé, dispose d’un représenta­nt. L’introducti­on de  % de proportion­nelle, petit bonus démocratiq­ue louable, interviend­ra quant à elle dans un contexte où la loi sur le non-cumul des mandats a déjà généré une double frustratio­n chez les anciens députés et sénateurs-maires. Ceux qui sont restés à la tête de leur ville ont la nostalgie de leur influence hexagonale. Et ceux qui sont parlementa­ires peinent à trouver leurs marques. Sans implantati­on identifiab­le, privés d’avancées concrètes à défendre devant leurs électeurs, ils s’activent et multiplien­t les communiqué­s, sans parvenir à impacter, quelques têtes d’affiche mises à part. Dans le sénateur-maire ou le député-maire d’autrefois, c’est le premier magistrat qui imprégnait le citoyen. Dans la foulée du futur bornage à trois mandats similaires consécutif­s, peut-être faudrait-il pousser la logique à son terme en étageant le parcours politique. Une sorte de consécrati­on par la sagesse, qui n’ouvrirait la porte de l’Assemblée ou du Sénat qu’aux élus ayant déjà exercé au préalable un mandat local. Cela redonnerai­t du lustre au travail parlementa­ire et à ses exécutants, en passe de devenir les parents pauvres d’un présidenti­alisme omnipotent. Quant à l’éventuelle suppressio­n du Sénat, c’est encore une autre histoire... Emmanuel Macron, tête de Turc des ruraux, se garde

bien de la mettre sur la table. Téméraire, mais pas fou !

«La loi sur le non-cumul des mandats a généré une double frustratio­n.»

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