FOOTBALL Lloris : « C’est si relevé »
Grâce à sa victoire contre Newcastle, mercredi à Wembley, Tottenham est assuré de rejouer la Ligue des champions la saison prochaine. Un soulagement pour le capitaine de l’équipe de France
Visage émacié mais soulagé, Hugo Lloris s’est posé quelques minutes dans les couloirs de Wembley, mercredi soir, après avoir validé la place des Spurs dans le Big Four. En battant Newcastle, au terme d’une rencontre qui a mis en lumière le talent du capitaine de l’équipe de France, auteur de nombreuses interventions décisives, Tottenham s’est qualifié pour la troisième saison de suite pour la Ligue des champions. Une vraie performance, selon Lloris, qui en profite pour mettre certaines choses au clair. A ans et à un mois du début de la Coupe du monde, il a prévu de couper quelques jours avant de se mettre en mode Russie.
Qualifier une troisième fois de suite Tottenham pour la Ligue des champions, ça vous procure quoi ?
C’est une sorte d’accomplissement. On nous place parmi les meilleurs, mais on se bat face à plus “gros”, que ce soit Manchester United, City, Liverpool, Chelsea ou encore Arsenal... Ce n’est pas facile de se frayer
(e un chemin. C’est même énorme d’être encore dans les quatre. Il faut en profiter, savourer, tout en ayant envie de grandir encore.
Vous êtes la meilleure équipe de Londres...
Ce n’est pas une fin en soi, ni ce qui nous anime en priorité au sein du vestiaire. Arsenal et Chelsea ont des palmarès plus conséquents, mais on est là, on grandit... C’est même plus fort qu’un trophée.
A votre arrivée, en , Tottenham semblait encore loin du Big Four...
C’était une équipe surtout habituée à l’Europa League. Tottenham a toujours été un très bon club, mais un peu à part, avec ce stade de White Hart Lane.
Justement, vous allez entrer dans votre nouveau stade la saison prochaine (d’une capacité de places, il devrait coûter millions d’euros au club)...
Cela va être génial. On est ambitieux, on a les infrastructures qu’il faut, le coach qu’il faut, les joueurs qu’il faut... Regardez où en sont certains clubs, comme Leicester, qui ont gagné mais qui n’existent presque plus désormais. C’est très difficile de rester au top en Premier League car la compétition est si relevée. On n’est pas encore armé pour gagner le titre, mais la qualification pour la Ligue des champions est essentielle. Cette année, on aurait dû passer contre la Juventus (en e de finale). Ça s’est joué en trois minutes, à l’expérience, alors qu’on les a bougés à l’aller et au retour. On a réduit l’écart avec les grands.
Toujours heureux à Londres ?
J’ai des responsabilités, je suis capitaine, au club depuis six ans... Je guide les plus jeunes, il y a du talent.
« On aime retenir le négatif, mais bon...»
Prenez-vous du plaisir dans ce rôle ?
Oui, même si je laisse beaucoup d’énergie. Quand vous êtes capitaine, c’est génial quand il y a le succès au bout. Si ce n’est pas le cas, ça va au-delà de la déception individuelle. Tout ça pompe de l’énergie... C’est aussi pour ça que je savoure aujourd’hui. Personne nous mettait dans le Big Four en début de saison. On a pratiquement joué tous nos matchs à l’extérieur, parce que ce n’est pas la même chose d’accueillir à Wembley. C’est une place spéciale du foot, mais ce n’est pas notre stade. Ça ne pousse pas comme à White Hart Lane où c’était la folie. J’ai hâte.
Récemment, malgré un statut à part dans le coeur des fans des Spurs, vous avez été remis en cause...
Je suis tellement concentré sur le quotidien que je ne fais pas trop attention à tout ça. Comme tout être humain, comme toute personne, il y a des moments où vous êtes très bien, d’autres un peu moins... On aime retenir le négatif, mais bon, je ne vais pas entrer làdedans. C’est un cercle vicieux. J’ai une certaine expérience, pas mal de matchs derrière moi.
La Coupe du monde ?
Avant ça, ce serait vraiment super de finir troisième devant Liverpool, finaliste de la Ligue des champions, quand même. Trois fois de suite sur le podium en Angleterre, c’est costaud ! Ensuite, je vais couper quelques jours, puis ce sera la Coupe du monde. Comme tout Français, je suis excité à l’idée de disputer une telle compétition. Mauricio Pochettino, entraîneur de Tottenham.