Nice-Matin (Cannes)

Monaco reprend la main

Incroyable dénouement au Louis-II où un but tardif de Fabinho a permis à l’ASM de s’imposer pendant que Lyon perdait à Strasbourg. Monaco est deuxième !

- MATHIEU FAURE

C’est quoi, trois minutes dans une vie ? C’est une seconde de plus que le tube de Queen « We are the champions ». C’est fugace. Hier, c’est le temps qu’il aura fallu pour que la saison de Monaco connaisse un bouleverse­ment incroyable. Entre le but tardif de Fabinho sur penalty au Louis-II (91’) et celui de Lienard, à Strasbourg, qui donnait la victoire aux Alsaciens contre l’OL (94’, 3-2), s’est écoulé trois minutes. Le temps d’une chanson. Et tout a changé. Troisième au coup d’envoi du match, Monaco est donc deuxième de Ligue 1 ce matin à l’aube de la dernière journée. « Cette victoire me procure un sentiment de justice », admet Leonardo Jardim. Rien n’est encore fait puisque l’écart entre l’OM, quatrième, et l’ASM, deuxième, est infime (3 points). Tout est encore possible mathématiq­uement mais Monaco a de nouveau son destin entre ses mains avant de se rendre à Troyes. C’est presque improbable quand on repense au score de baby-foot du Parc des Princes. C’était il y a moins d’un mois. Mais voilà, depuis peu la chance tourne. L’âme est revenue. Le mental aussi. Le football est irrationne­l. Deux victoires de rang dans les arrêts de jeu, tout sauf banal. Après la victoire arrachée dans les arrêts de jeu à Caen, dimanche dernier, les trois points de Saint-Etienne ont, eux aussi, étés récupérés au-delà de la 90e minute. Deux fois de rang, ce n’est plus de la chance. Cette équipe croit de nouveau en elle et les éléments tournent en sa faveur. Surtout que Monaco n’a pas réalisé un grand match, ou tout du moins soixante-dix minutes très moyennes, sans envie, sans idée, sans jeu. En face, Saint-Etienne jouait à sa main et plaçait ici et là des petites banderille­s qui forçaient Subasic à briller (62’, 65’). Comme à Caen, le portier croate a maintenu ses copains dans le match. C’est une juste récompense après une première partie de saison compliquée. Hier, ce n’était pas un grand match mais l’ASM a eu le mérite d’y croire. Jusqu’au bout.

Lemar obtient le penalty

Thomas Lemar, dans le dur depuis un mois, a secoué son monde une fois revenu dans l’axe après la sortie de Tielemans. C’est le gaucher qui va chercher le penalty de la gagne. Tout seul. Comme un grand. Un geste décisif qui va lui faire du bien. D’autant plus qu’à quelques jours de l’annonce des 23 Bleus pour le Mondial, Didier Deschamps était présent dans les travées de Louis-II. A l’instar de ses dernières sorties, Monaco a dû s’appuyer sur ses gamins : Sylla, Serrano, Pellegri. Le tout devant les yeux de Falcao, resté sur le banc. Se pose forcément l’intérêt de coucher le nom du Colombien sur la feuille de match s’il n’est pas apte pour rentrer dans le dernier quart d’heure ? Cela interroge forcément même si Jardim a admis que le Tigre ne s’est « pas senti très bien à l’échauffeme­nt ». Mais Monaco vient sans doute de gagner ses deux matches les plus importants de 2018 au mental et sans son capitaine. Un signe. Maintenant, il faut consolider cette deuxième place à Troyes, samedi prochain, car l’ASM le sait trop bien cette saison, tout est fragile. «On doit garder la tête sur les épaules pour ce dernier match », conclut Jardim. Et si possible s’éviter un dénouement dans les arrêts de jeu.

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(Photos J-F. Ottonello) La joie de Fabinho est immense après avoir transformé le penalty de la gagne, synonyme de deuxième place.
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Touché au ménisque pendant plus d’un mois, Djibril Sidibé a foulé la pelouse du Louis-II hier. Une entrée rassurante à quelques semaines du début de la coupe du monde.

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