Jeune autiste, Lou recherche des professeurs
Grâce à l’investissement de volontaires depuis un an et demi, le préado autiste réalise des progrès fulgurants. Pour aller plus loin, il a besoin de professeurs qui le soutiennent
Croiser un regard, serrer une main pour dire bonjour, répondre aux sollicitations des adultes… Autant d’actions qui, il y a encore un an et demi de cela, s’avéraient difficiles pour Lou. Mais ça, c’était avant. Parce que désormais le minot de 12 ans avance à pas de géant. Une évolution impressionnante que le préadolescent autiste résidant à Vallauris doit à l’application de la méthode dite des 3i (voir encadré) à la maison. Fondée sur la stimulation continue grâce à des bénévoles se relayant auprès du garçon, la technique prend place à la maison dans une pièce dédiée. Un atelier au sein duquel les outils pédagogiques et ludiques sont utilisés par l’équipe de volontaires – actuellement une dizaine à raison d’une heure trente de présence hebdomadaire (1) – pour aider Lou à progresser. « On utilise également le principe Montessori », souligne Nathalie, sa maman, impressionnée des progrès réalisés. Le fruit d’un effort constant.
Appel aux pédagogues
Parce qu’il faut le dire, en retirant leur fils de la CLIS – Classe d’inclusion scolaire – dans laquelle il évoluait depuis sept ans, les parents ont fait un choix radical. Celui de changer complètement l’environnement et le cadre auxquels il s’était habitué. « Il régressait en fait… On n’allait plus du tout vers l’autonomie », se rappelle la maman en souriant : « Maintenant, c’est tout l’inverse. » Preuve en est, la famille a pu partir pour la première fois en vacances. Chose impensable avant… « C’était une semaine. Et tout s’est bien passé. On espère bien réitérer l’expérience d’ailleurs ! » Si Lou aime toujours autant se mettre dans sa bulle devant son ordinateur, il attend toujours avec impatience les bénévoles qui viennent partager du temps avec lui. Atelier couture, cuisine, dessin, théâtre… Du ludique comme prétexte à l’apprentissage. Et justement, c’est bien de cela qu’il s’agit : «On entre dans la phase 3 de la méthode. Nous avons besoin d’enseignants, de pédagogues à la retraite qui voudraient bien consacrer une heure trente par semaine à la scolarité de Lou. Il a un niveau CP/CE1. » Et la soif d’apprendre. « On ne se fixe aucun objectif. Le but est qu’il s’épanouisse, puisse aller de l’avant. On s’adapte et l’on fait les choses en fonction de lui. Pour qu’il soit heureux. » Et plus tard? Lou voit l’avenir en grand écran. Si BB-8 et R2-D2 savent capter son attention, ce n’est pas dans l’espace qu’il pense s’épanouir mais bel et bien dans le 7e art. Réalisateur. Derrière la caméra. Pour raconter des immenses histoires à ceux qui lui auront permis de grandir encore plus fort.
1. Les séances avec les bénévoles sont filmées et ensuite analysées par une psychologue toutes les six semaines.