Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL «Une belle saison»

Déçu comme tous ses coéquipier­s, le Fréjusien Adil Rami a cependant réagi avec beaucoup de sang-froid et de recul après la finale perdue face à l’Atlético Madrid mercredi soir

- PROPOS RECUEILLIS PAR F. R.

Forcément, les Olympiens se sont réveillés avec une petite gueule de bois, hier matin, après avoir sévèrement buté mercredi soir (-) sur l’Atlético Madrid. Portés par un Griezmann implacable, les Espagnols, qui jouaient à Lyon leur quatrième finale en sept saisons, ont fait parler toute leur expérience et respecter la logique. Montrant au passage à cette équipe marseillai­se, finalement relativeme­nt jeune et qui n’avait plus atteint ce stade de la compétitio­n depuis quatorze ans, tout le chemin qui lui reste à parcourir pour soulever un nouveau trophée continenta­l. Tous ont reconnu la supériorit­é des Colchonero­s. Ce qui n’a pas empêché les larmes de couler. Beaucoup. Sur la pelouse du Parc OL comme dans les vestiaires. Pour autant, il ne va pas falloir trop ruminer. Dès demain, l’OM retrouvera ses supporters, dans son Vélodrome cette fois, pour le dernier acte de la saison . Face à Amiens, en Ligue , où il lui reste une chance, certes infime, de décrocher l’une des e ou e places, directemen­t qualificat­ives pour la Ligue des champions (lire ci-dessous). Certes les Marseillai­s risquent bien de faire figure de dindon de la farce, dans cette histoire. Et de vivre leur deuxième désillusio­n de la semaine. Mais quoi qu’il advienne, cette saison restera marquante, pour le club et pour toute une ville, qui s’est remise à rêver et à chanter. Plusieurs joueurs ont pris la parole en ce sens, comme le défenseur central Adil Rami, qui n’a pas rechigné à répondre longuement aux questions, quand ses coéquipier­s rencontrai­ent plus de difficulté­s pour trouver les mots. Positif, et tourné vers l’avenir, déjà. FANNY ROCA

Quand le match, que vous aviez bien engagé, a-t-il tourné ?

Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un joueur qui a fait la différence, c’est Antoine Griezmann. Et si on l’avait eu à Marseille, ça n’aurait pas été la même chose. Je dis ça parce que pendant les  minutes, on a nos moments et ils ont leurs moments. Nous, on n’a pas su en profiter. En revanche, eux, dès qu’ils ont eu l’occasion, ils ne l’ont pas laissé passer.

Malgré la déception légitime, pensez-vous que ce genre de rencontre vous permettra d’accumuler une expérience bénéfique ?

Oui, certaineme­nt. Mais pour l’instant, c’est dur. Je suis assez triste pour les jeunes joueurs de notre équipe. On aurait voulu repartir avec une victoire et un titre européen. Maintenant, ça fait partie du football. Il y a un gagnant et un perdant. On leur a dit (aux jeunes) : ‘‘Il faut relever la tête, il ne faut pas pleurer, il faut penser à ce qu’on est, à savoir des privilégié­s, des footballeu­rs profession­nels.’’

Même si elle a été un peu gâchée sportiveme­nt, cela reste une belle fête du football, avec un public marseillai­s qui ne vous a jamais lâché...

Ils sont magnifique­s. Je le dis souvent, et je ne sais pas si cela est utile de le répéter, mais on a le meilleur public de France, l’un des meilleurs en Europe. Et puis on commence à avoir une équipe, l’actionnair­e est arrivé il y a peu de temps... Je pense que Marseille revient de loin.

C’est encouragea­nt pour la suite ?

Il y a un début à tout. Et ce début est plutôt pas mal, oui (sourire). Donc il faut rester positif. Moi je suis sûr que l’OM, dans un avenir proche, trois, quatre, cinq ans, peut-être, sera une équipe qui fera mal en Ligue des champions. En tout cas, je l’espère de tout coeur. Je ne serai sans doute plus là, mais je l’espère vraiment.

Est-ce que ça va être facile de basculer sur le match de Ligue  dans trois jours (demain) ? Bien sûr que ça va être facile. On a un public qui nous attend samedi chez nous. On ne peut être que fiers de nous. On a fait une belle saison. Il faut être intelligen­t, il faut garder la tête froide, et se dire que ce n’est pas cette finale ratée qui va nous persuader qu’on a fait une mauvaise saison.

 ??  ?? Adil Rami, qui défend ici devant Antoine Griezmann, a joué les grands frères après la défaite des siens, consolant et remotivant notamment les plus jeunes de ses coéquipier­s, particuliè­rement abattus. (Photo AFP)
Adil Rami, qui défend ici devant Antoine Griezmann, a joué les grands frères après la défaite des siens, consolant et remotivant notamment les plus jeunes de ses coéquipier­s, particuliè­rement abattus. (Photo AFP)
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