Les pianistes : des gens complètement marteaux !
Simon Fache revient avec son nouveau spectacle sur la scène du théâtre Le Tribunal dès demain soir. Le musicien touche-à-tout décrypte avec humour sa profession
Rock’n roll et décalé. Simon Fache dézingue le stéréotype qui peut coller à la peau de sa profession. S’il endosse la queue-de-pie, c’est pour dérider les salles à grands renforts de bons mots et bonnes notes. Pianiste-s à voir dès demain au théâtre Le Tribunal d’Antibes.
D’où vient l’idée du spectacle ?
C’est parti d’un constat : les gens fantasment autour du métier de pianiste. Du coup, je me suis demandé : c’est quoi être un pianiste ? Et il n’y a pas qu’une seule réponse. J’ai fait tellement de boulots différents avec un piano… Tellement plus étranges les uns que les autres. Je me suis intéressé à la psychologie des différents pianistes. Que ce soit l’amateur du dimanche, le frimeur du net, le petit jeune que tu croises à la gare… Et il y a les pianistes dits « pros ». Rien qu’avec mon activité on voit la palette : TF, piano bar, croisière, spectacle, concert… Je fais le métier de pianiste depuis que j’ai ans. Alors des situations cocasses j’en ai à raconter. Comme celle de jouer pour un mariage alors s’est fait larguer la veille !
Quel est le job le plus dingue que vous ayez fait ?
J’ai déjà fait des concerts sur des pianos flottants avec la compagnie La Volière aux Pianos. Après, ce n’est pas le plus dingue en tant que tel mais quand on joue pour des enterrements, c’est toujours un peu étrange.
Vous parlez de tous les types de pianistes qu’on peut croiser : vous êtes lequel vous ?
Je dis justement qu’il y a les génies, les bons, les très mauvais et là où je me situe, la catégorie : puis y’a cette catégorie de pianiste : les bons à tout faire, les tout-terrain, les couteaux suisses.
Comme Indiana Jones !
Ouais Mc Gyver, Indiana Jones ! [rires] C’est le mode un peu bricole. C’est arrivé qu’on me dise : faut de la musique d’ambiance calme et sympa… Et puis dans la soirée tu te retrouves tout seul au piano à faire danser les gens d’une entreprise ! Faut s’adapter.
C’est l’expérience qui vous donne cette aisance dans le « bricolage » ?
Je suis depuis toujours comme ça. Je joue de la trompette alors je parle des fanfares dans lesquelles j’ai grandi. C’est un univers où l’on fait les défilés, les carnavals, on joue avec des copains, des groupes… Ce côté multicarte, je l’ai toujours aimé. D’ailleurs, au Conservatoire c’est quelque chose que me reprochaient mes profs : faire trop de choses différentes. Mais je suis comme ça : attiré par toutes les musiques !
Est-ce que la télévision a changé votre rapport à la scène ?
Pas du tout. La télé c’est un des jobs de pianiste que j’ai fait dans ma vie, parmi tant d’autres. Un job d’improvisateur. Je me fais plaisir. C’est cool, on m’appelle « Le pianiste à Arthur ».
« À Arthur » : carrément !
Ouais ! [rires] Mais c’est drôle, les gens me reconnaissent dans la rue. Puis, c’est marrant de voir que les gens fantasment sur l’univers de la télé ou même de la scène. Ils imaginent tout et rien sur ma vie privée… Mais en fait j’ai une vie normale : révélation !
Mais vous êtes loin du métroboulot-dodo…
C’est sûr, quand je finis le boulot
y’a même plus de métro ! [rires]
C’est quoi votre prochain challenge ?
En octobre je fais un concert avec pianos. C’est mon prochain défi. Je l’avais fait pour un clip [voir encadré], alors je me suis lancé le défi de regrouper pianistes sur la même scène.
Vous repoussez les limites pour voir ce qu’il est possible de réaliser ?
C’est toujours possible. Le premier gros projet que j’avais fait dans ma vie c’était en j’avais décidé de réunir tous les musiciens avec qui j’avais déjà joué. Une centaine se sont relayés pour enregistrer un album. Comme personne ne m’avait dit que c’était impossible, je l’ai fait. Il n’y a pas de limite, c’est juste une question énergie.
Savoir +
Pianiste-s, par Simon Fache, demain, jeudi, vendredi et samedi à 20 h 30, au théâtre Le Tribunal, 5 place Amiral-Barnaud àAntibes. Tarifs:11,13 et 15 euros. Rens. 06.43.44.38.21.