Washington veut imposer à l’Iran les sanctions «les plus fortes de l’Histoire»
Les États-Unis ont menacé hier l’Iran de sanctions « les plus fortes de l’Histoire » si Téhéran ne se plie pas à leurs conditions draconiennes pour conclure un « nouvel accord » beaucoup plus vaste, après le retrait américain controversé du texte sur le nucléaire iranien. «L’Iran n’aura plus jamais carte blanche pour dominer le MoyenOrient », a déclaré hier le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, en présentant la « nouvelle stratégie » des États-Unis. Et d’assurer que son pays allait exercer une « pression financière sans précédent sur le régime iranien », les récentes annonces n’étant « que le début ». Il a aussi promis de « traquer les agents iraniens et leurs supplétifs du Hezbollah à travers le monde pour les écraser ».
Fermeté aussi envers l’Union européenne
L’ex-chef de la CIA a toutefois affiché une possible ouverture à l’égard du régime iranien : « En échange de changements majeurs en Iran, les États-Unis sont prêts » à lever, à terme, leurs sanctions et à « rétablir l’ensemble des relations diplomatiques et commerciales ». Mais cela n’interviendra qu’après des « évolutions concrètes, prouvées et sur la durée » sur douze points, très exigeants. « Qui êtes-vous pour décider pour l’Iran et le monde ? L’époque de telles déclarations est révolue » ,a réagi le président iranien Hassan Rohani -- un modéré que le secrétaire d’État américain a tenu à mettre, dans son discours, sur le même plan que les « durs » du régime. Aux Européens, le secrétaire d’État américain, connu pour sa ligne dure, n’a pas non plus vraiment tendu la main. Il a réclamé le « soutien » des alliés des ÉtatsUnis à sa stratégie, et, tout en reconnaissant les difficultés des entreprises européennes, il a fermement prévenu: celles qui continueront de faire affaire en Iran dans des secteurs interdits par les sanctions américaines «seront tenues responsables ».