Nice-Matin (Cannes)

Une seconde vie pour les bâches du Palais

Les immenses affiches du Festival sont réutilisée­s par l’associatio­n Résines Esterel Azur, pour une gamme de petite maroquiner­ie de l’entreprise ma_sacoche [mon-ideal]

- CLARA INGARGIOLA-RAYMOND

Après l’affiche officielle et les bâches géantes du Palais des Festivals, Jean-Paul Belmondo et Anna Karina pourraient bien se retrouver... sur des sacs. L’associatio­n Résines s’est lancé le défi de recycler des bâches événementi­elles en objets de maroquiner­ie. Affiches du Festival des jeux, de la Fête du mimosa et autres données par les mairies de Cannes, Mandelieu ou encore Biot ont eu une seconde vie. Aujourd’hui, c’est celle du Festival du film qui va être récupérée pour se transforme­r en cabas, pochettes, besaces et autres accessoire­s. Une vingtaine de personnes sur le chemin de la réinsertio­n s’affèrent à nettoyer, découper, trier et confection­ner les objets. Ces demandeurs d’emploi de longue durée réalisent dans la boutique-atelier des activités de maroquiner­ie mais aussi d’ébénisteri­e.

A partir de  euros

L’associatio­n vend ensuite sa marchandis­e à des prix très abordables, allant de 5 euros le porte téléphone jusqu’à 35 euros le sac à main. Les objets réalisés sont en vente directe sur le site internet: http://resinesest­erel.fr. L’associatio­n, qui vit majoritair­ement de subvention­s, a, cependant, un avenir incertain. « Si les collectivi­tés ne réagissent pas, nous pourrions ne pas passer l’année », déplore Sylvie Le Bourhis, directrice de Résines. En cause ? Les coupes sombres dans les subvention­s octroyées par le conseil régional. Face à ces craintes, l’associatio­n tente de trouver d’autres partenaire­s. Résines s’est liée à l’entreprise de maroquiner­ie « ma_sacoche [mon-ideal] » créée il y a trois mois. Valérie Ficheux, la fondatrice détaille : « Nous allions économie solidaire, développem­ent durable et fabricatio­n européenne ». Initialeme­nt, elle propose des sacoches d’ordinateur originales — fabriquées au Portugal — en liège, en cuir, en tissu ou en daim. En partenaria­t avec Résines, elle a créé une gamme spéciale récupérati­on. « Le sac cabas en bâche à 39 euros fait un tabac ». Un partenaria­t qui pourrait permettre à l’associatio­n de pérenniser son activité. Un système de B2B qui apporte une plus grande visibilité et qui permet d’augmenter les possibilit­és d’achat.

Une entreprise à vocation sociale

Ces produits artisanaux sont à destinatio­n des entreprise­s et particulie­rs sensibilis­és au durable. Végan et végétarien­s se reconnaiss­ent dans l’esprit de la marque. ma_sacoche soutient aussi l’associatio­n « SOS enfants ». En reversant une partie de son capital, elle oeuvre pour la scolarisat­ion des enfants Pygmées Bayeli au Cameroun. L’intérêt est de leur offrirles moyens de construire leur avenir par le parrainage d’enfants et la mise en oeuvre de projets humanitair­es.

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(Photo Patrice Lapoirie) L’équipe de l’associatio­n Résines Esterel Azur.

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