Nice-Matin (Cannes)

L’affaire de la halte

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Inaugurée le  novembre , après des années de lutte, la ligne ferroviair­e reliant Cannes à la cité de Fragonard, connut au fil du temps, transforma­tions et améliorati­ons successive­s. La forte densité d’hivernants, le développem­ent du tourisme et l’apogée de la parfumerie incitèrent la municipali­té grassoise à réclamer des arrêts supplément­aires sur le parcours initial de la ligne. Il est vrai qu’à la fin du XIXe siècle, le train conservait le monopole sur les déplacemen­ts entre Grasse et la côte. Durant presque vingt-cinq ans, deux arrêts furent sans cesse sollicités : celui du Plan et celui de Saint-Mathieu. Si la halte du Plan fut finalement aménagée en , la station de Saint-Mathieu prit un aspect plus ardu. On parla même de l’affaire de la halte. Les habitants du quartier réclamaien­t à cor et à cris, un arrêt, depuis une dizaine d’années. Ils furent bientôt rejoints par ceux de Châteauneu­f et d’Opio. Grasse initia alors une souscripti­on publique. La ville s’engagea à compléter sur son budget de l’année , la somme ainsi récoltée. L’affaire traînait en longueur et ce fut l’action conjuguée du vicomte Robert d’Humières qui possédait un domaine de trente hectares à Saint-Mathieu et du parfumeur Philip, qui accéléra la décision. Le premier alerta le journal la Voix du Peuple et le second, offrit une somme de trois mille francs. Le projet fut finalement entériné et en , les résidents du quartier purent enfin profiter de leur halte et des six arrêts quotidiens. L’affaire de la halte était enfin réglée !

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