Animé avec style
MUTAFUKAZ
De Shoujirou Nishimi et Guillaume Renard (France/Japon). Avec les voix d’Orelsan, Redouanne Harjane, Féodor Atkine. Durée : h . Genre : film d’animation. Notre avis : ★★★ À la suite d’un accident de scooter provoqué par la vision d’une mystérieuse inconnue, Angelino, un bon à rien parmi d’autres dans la sordide mégapole Dark Meat City, commence à avoir de violentes migraines accompagnées d’étranges hallucinations. Avec son fidèle ami Vinz, il tente de découvrir les origines de ses troubles, pendant que de menaçants hommes en noir souhaitent subitement lui mettre la main dessus. A la croisée du comics et du manga, il ya Mutafukaz. Par sa violence parfois extrême et ses effusions de sang « tarantinesques», l’étrange proposition portée par le Français Guillaume Renard et le Japonais Shoujirou Nishimi prend place dans un monde dystopique. Ne vous étonnez donc pas si les appartements sont des taudis peuplés par des cafards qui souhaitent aussi se barrer et la ville une déchetterie géante peuplée de loubards en tout genre. En assumant son côté hybride dans son esthétique particulière et son personnage, mi-humain mi E-T, ce film d’animation destiné aux adultes trouve un équilibre grâce à ses partis pris radicaux et son humour noir à la fois nonchalant et destroy, qu’Orelsan, au doublage, retranscrit parfaitement. Le looser Angelino devient alors un véritable anti-héros, peu courageux mais émotif, qui tente seulement de donner un sens à sa vie. Construit sur la perte de repères, la nécessité de connaître sa véritable nature tout restant fidèle à ses convictions, Mutafukaz s’impose comme un OVNI cinématographique, dont le n’importe nawak apparent dévoile au final une réelle profondeur. C. C.