Bienvenue à tous dans l’ère de... valorisation
Conseil municipal Le dispositif visant à préserver l’architecture et le patrimoine de la commune (Avap) a soulevé des inquiétudes des élus de l’opposition. Quid ?
Ça y est : l’Aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (Avap) a vu son étude (voir encadré) approuvée lors du dernier conseil municipal d’Antibes. Pour rappel, il s’agit-là d’un dispositif de « protection et de valorisation comportant essentiellement des dispositions qualitatives ». Pour faire simple : l’idée est d’identifier les éléments, zones et secteurs devant être valorisés et/ou protégés. S’il s’impose au Plan local d’urbanisme, le maire Jean Leonetti a rappelé « qu’en cas de contestation entre le PLU et l’Avap, c’est le plus restrictif qui gagne ». Au micro, Pierre Aubry, pour La Gauche unie solidaire et écologique, exprime son regret de voir « laissés de côté d’autres territoires remarquables de la commune », ainsi qu’un certain « flou » sur la zone des pétroliers et du port Vauban. Et qualifie de « peau de chagrin » l’aspect « développement durable »de l’étude.
Quid du Provençal ?
En réponse, le premier magistrat joue le rappel : « On se rend compte que les dispositifs des lois récentes permettent de construire plus et plus près. » Concernant la zone des pétroliers, il rassure : « Il n’y pas d’inquiètude, elle à déjà fait l’objet d’un travail important, d’un concours européen. Alors oui, en face du Fort Carré on ne construit plus rien. Lui, il est protégé, à mes yeux il devrait l’être plus. » Côté développement durable, la réponse était prévisible, c’est Marenda-Lacan : « Dans combien de communes y a-t-il un ecoquartier en coeur de ville ? » Si Cécile Dumas, élue Front de Gauche, félicite les auteurs du document, elle affiche sa déception : « Les conclusions paraissent plus mercantiles qu’architecturales ou culturelles. » L’élue fait part de ses appréhensions : « Je suis particulièrement inquiète pour le secteur des pétroliers. Vous annonciez une université de la mer : tout cela est oublié et l’on va vers du béton et du luxe [...] Je n’ai pas lu un refus net aux exigences de la société propriétaire de la ruine du Provençal – basée au Luxembourg – aux demandes qu’elle a déposé dans le sens d’optimiser les profits. » Le maire affiche son désaccord total : « Le tourisme de luxe, c’est plutôt une bonne nouvelle. Si il y a un quai des Milliardaires, c’est peut-être ce qui permet à la Ville de connaître une stabilité. S’il y a des casinos c’est plutôt bien : ça permet de ne pas appeler au matraquage fiscal. » Quant au Provençal, il rappelle : « Aujourd’hui le propriétaire possède deux permis valables et executoires. J’attends de lui qu’il les execute. » Et clôt : « Je ne changerai pas le PLU pour le Provençal ou l’Hôtel du Parc. »