Nice-Matin (Cannes)

Le témoignage

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était dilaté. » « Ce qui signifie ? », s’impatiente l’avocat général, Isabelle Pouey. Le médecin répond, catégoriqu­e : « Qu’il était en état de mort cérébrale. » Les proches d’Olivier Gandolfo laissent transpirer leur exaspérati­on. Hélène s’agrippe à la barre. L’infirmière dit son incompréhe­nsion, mais la mère dit sa colère: « J’attends des réponses aux questions qui me hantent depuis le 28 novembre 2013. » Lisant une lettre, sa mère brosse un portrait plein de tendresse de ce fils unique, « parti dans la plus grande des solitudes, la plus grande souffrance. Son dernier cadeau d’anniversai­re a été ses funéraille­s le jour de ses 22 ans. » « Il était dans la position d’un noyé. Il a vécu des moments absolument atroces. Tout le monde le voit, sauf lui ! » ,assène Me Sylvie Martin, en désignant Dr T. L’avocate de la partie civile dénonce « un concours de fautes qui a conduit à une perte de chance totale », et une conclusion hâtive du médecin : « Personne ne pouvait affirmer que le patient était mort. Personne ! » aussi celui de la prise en charge somatique dans les hôpitaux psychiatri­ques ,estime l’avocate générale. Pas tout à fait, rétorque Me Hervé Zuelgaray, défenseur du Dr T. C’est le problème de l’urgence vitale en milieu hospitalie­r – qui plus est psychiatri­que. Ce n’est pas tout à fait la même chose… » Me Zuelgaray l’assure : le Dr T. n’a pas commis de faute. « Il ne pouvait pas savoir que son comporteme­nt faisait courir un risque à M. Gandolfo : il ne le connaissai­t pas. » Son défenseur plaide la relaxe. Me Eric Borghini, lui, demande « une condamnati­on de principe » pour Marianne C. « Le patient n’a pas été abandonné; il a été laissé entre les mains de deux personnes très expériment­ées. »

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